L'histoire :
Krän, le barbare qui n’a pas froid aux yeux et qui a une très très grosse… hache, se promène sur une route du Nadaland. A ses côtés se dandine son fidèle compagnon Kunu (qui, comme son nom l’indique, n’a pas froid au...). Leur but : trouver Nymphonie, le pays des bombasses folles du cul (ayéé, j’l’ai dit). Oui, mais voilà : personne n’est jamais revenu du Nadaland, pour la bonne raison que tout ceux qui s’y sont aventurés y sont restés (ça, c’est une bonne raison). Ou peut-être, parce qu’il est impossible de sortir de la route de nulle part. Et en fait, surtout, parce que la contrée recèle de mille dangers inconnus. Le premier d’entre eux, un monstre à huit pattes, hideux, gigantesque et affamé, surgit de terre. Mais Krän et Kunu en ont vu d’autres. Ils s’arrangent pour faire une chute involontaire au fond d’un gouffre où court une rivière, et le sort de l’arachnide géant est réglé. En revanche, deux centaures insouciants ont la mauvaise idée de profiter de cette mauvaise passe pour chopper le garou* domestique de Krän. Une (brève) altercation s’ensuit, qui leur permet de faire connaissance avec deux autres voyageurs : l’elfe Mégodasse et le nain Minibar. La nuit venue, alors que les nouveaux amis partagent du centaure embroché au barbecue, se produit un phénomène caractéristique du Nadaland, appelé la « rupture » : de temps en temps, des petites bestioles sortent de l’ombre et provoquent une « défragmentation » chaotique du paysage…
(* garou : petite boule de poil affectueuse qui se transforme, les nuits de pleine lune, en monstre pachydermique en furie)
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la lecture du récent Krän Univers, on a craint que cette série heroïc-fantastique parodique n’ait décidé de changer de ton, parallèlement à la conquête d’un public cible plus jeune. Ouf, nous voilà rassuré : la série mère entièrement pilotée par Eric Herenguel fait à nouveau montre d’une humeur trash joyeusement inventive et fleurie. Globalement, la trame joue cette fois sur un conglomérat hommage à Universal War One (pour un bout du titre), sur les jeux vidéo/de rôle/de plateaux du type Warhammer Quest (pour l’autre bout du titre et la mécanique des paysages) et sur les principes généraux de l’informatique (pour la défragmentation d’un disque dur). Le dessin d’Herenguel trouve également un fort bon niveau de finition, proche dans un autre registre de son récent Lune d’argent pour Providence. La lecture du résumé ci-dessus devrait convaincre les adeptes de ce type d’humour de continuer à acheter les albums, dont la verve se bonifie au fil des tomes. Un florilège dénaturerait l’ambiance, tant les répliquent fusent en permanence. En revanche, vous y découvrirez (en vrac) : un slip en peau de cornemuse (avec les viroles qui rebiquent), un perroquet qui lit dans les pensées en disant la vérité, ou un combat avec un chacal géant qui parle en hiéroglyphes... A ne pas louper !