L'histoire :
Détective privé de profession, Kazimir a été missionné par le centre Pompidou pour retrouver un triptyque d’art moderne : les carrés noir, rouge et blanc, peints par le célèbre Boskovitch. En république de Centrafrique, il a déjà récupéré le carré noir. Il atterrit aujourd’hui sur la côte ouest des Etats-Unis, où il a rendez-vous avec Mr. Coonvart, un riche viticulteur californien, actuel propriétaire du carré rouge. A l’aéroport de San Francisco, il se fait un petit plaisir en louant… une Harley Davidson ! Puis il se rend dans la gigantesque propriété de Coonvart. Les salons d’accueil, modernes et luxueux, sont d’un calme royal. Personne pour l’accueillir. L’atmosphère en est même pesante. Kazimir prend l’initiative de descendre dans le chai où il découvre… 3 cadavres tout chauds, dans un bain de sang ! A priori, il s’agit de Coonvart et de son épouse. Kaz’ n’a pas le temps de s’en assurer qu’il se fait canarder : le tueur est encore dans la place. Kaz ramasse un flingue, plonge entre les tonneaux et réplique à la fusillade. Entre deux tonneaux, il repère alors une jeune femme terrorisée. Avec son aide, ils appellent la police et manquent de peu de se faire descendre. Une fois les équipes du shérif sur place, bien entendu, le tueur a disparu. Kaz’ fait alors connaissance avec son alliée de circonstance, Mathilda Coonvart, fille adoptive des propriétaires, aussi peu éplorée que farouche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le carré noir du premier tome prenait pour cadre l’Afrique… noire. Le carré rouge du second est logiquement l’occasion de faire évoluer Kazimir dans le milieu du vin… rouge. Mais notre héros détective est rapidement confronté à un autre liquide rouge que la production viticole californienne. Le bain de sang orchestré par ce tueur a-t-il quelque chose à voir avec l’œuvre d’art convoitée ? Avant de le découvrir, Kazimir deviendra sa cible et croisera la route de personnages aussi atypiques que l’Amérique : un gros shérif homosexuel, une riche héritière pas sauvage pour un sou, une communauté de clandestins latinos… Une parenthèse au passage : le patronyme Coonvart ressemble à un clin d’œil à Didier Convart, coscénariste avec Adam sur la série Sherlock… (et amateur de vin ?). Puis Kazimir endurera un clin d’œil à Spielberg, en se livrant malgré lui à une course-poursuite digne de Duel, Harley Davidson contre camion trucks. La narration d’Eric Adam montre une belle maîtrise du rythme et des ambiances, relayée par le coup de crayon et les perspectives subtiles d’Olivier Martin, pour une immersion rapide, totale et très agréable. Dialogues aux petits oignons, découpage dense, cadrages variés… Ces auteurs là savent être diablement éloquents en dehors des lignes des textes et les courbes du dessin. De nombreuses planches dénuées de phylactères laissent le dessinateur se charger à 100% de la narration, pour une efficacité maximale. Un pur plaisir de lecture !