L'histoire :
Au royaume de Gorre, le frère Arno von Malt, botaniste de passion, est devenu par la force des choses un exorciste renommé. Il a en effet dompté le démon qui possédait une fillette, Rose, et l’a enfermé de l’autre côté d’un miroir. Certes. Mais depuis, à chaque fois que la fillette mire son reflet, c’est le principe des vases communicants : Rose et le démon s’alternent. Or, en peu de temps, à la première imprudence de ses geôliers, le démon se libère et ravage le château royal. Le roi en a raz les joyaux : il envoie deux de ses plus fidèles soldats, les férus de bodybuilding Tristan et Iseult, pour réorienter Arno sur cette problématique. Or, celui-ci est à ce moment-là en train de piéger un affreux monstre-croquemitaine qui terrorise un village de paysans. Pour cela, Arno se sert du jeune Woody comme appât, l’enfant marqué du destin par une énorme croix jaune au beau milieu de la face, un stigmate tellement ridicule qu’il préfère porter un masque en bois. Mais de quel destin est marqué Woody, exactement ? D’où débarque ce second démon particulièrement ravageur, nommé « Bleuet » ? Arno von Malt parviendra t-il à dompter deux démons d’un coup ? Pourquoi ce cheval pendouille t-il d’un arbre ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier opus était déjà particulièrement piqué des vers. Ce second volet pousse encore plus loin le « sacré » bordel ambiant, moyennement organisé, mais assurément drôle ! Les auteurs réitère en effet le cocktail humoristique et explosif du premier tome, à grandes louches d’aventures satanico-médiévales déjantées, cette fois jusqu’à l’overdose. On y retrouve tous nos protagonistes, Arno, Rose et Woody en tête, et d’autres viennent encore s’ajouter à ce décorum enluminé (Tristan et Iseult, qui n’ont rien à envier à Schwarzy). Résultat : on a un peu de mal à tout suivre, mais on se bidonne pas mal, au détour d’un cheval qui pendouille d’un arbre ou d’une mandale bien ajustée. Sous quelle substance hallucinogène Steeve Baker pond-il ses scénarii ? Entre les vrais animaux et les animaux qui sont des soldats transformés, les multiples trames entrecroisées qui s’affranchissent de toute logique chronologique, les répliques mortelles digressives et indispensables, les boules de feu qui surgissent à tout va pour éradiquer des régions entières, il est en effet parfois difficile de suivre. Joël Jurion, lui, suit parfaitement. Il faut dire, après 6 tomes d’Anachron dans une veine similaire, le dessinateur commence à être habitué au genre parodique et à savoir tirer le meilleur profit des situations rocambolesques et des tronches explosés. Décoiffant !
