L'histoire :
Sherlock Holmes est un brillant détective connu dans tout Londres. Pourtant, sur certaines affaires, il fait parfois appel à des espions peu communs : trois enfants répondant au nom de Billy, Charlie et Black Tom. Alors qu’ils viennent d’être payés pour une mission de filature, Black Tom quitte ses amis pour aller rejoindre Betty, une petite fleuriste pour qui il éprouve quelques sentiments. Alors qu’il se trouve sur le trottoir d’en face, il assiste à une scène aussi singulière que soudaine : elle se fait enlever par des hommes, qui fuient en calèche. Le seul indice retenu par Black Tom est le tatouage que porte à la main l’un des kidnappeurs : un crâne surmonté d’une couronne, avec deux roses sur les côtés. Les trois enfants filent avertir Sherlock Holmes, au 221bis Baker Street. Comble de malchance, celui-ci s’est absenté pour une enquête… Ils doivent donc mener la leur, et commencent par se rendre auprès d’un dénommé Patch, espérant recueillir quelques informations. Là bas, l’accueil qui leur est réservé n’est pas vraiment celui qu’ils attendaient. Mais qu’attendre du roi des mendiants… ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Créé par Arthur Conan Doyle en 1887, Sherlock Holmes est un personnage qui tient une place de choix dans de nombreuses bibliothèques. Le mythe littéraire aura également influencé de nombreux auteurs dans le milieu de la bande dessinée, du Holmes de Cecil et Brunschwig en passant par le manga Détective Conan de Gosho Aoyama. Cette fois, le duo de scénaristes Jean-Blaise Djian et Olivier Legrand se penche sur des personnages à peine évoqués dans les romans : les francs-tireurs de Baker Street. Dans ce premier tome, nous découvrons un trio d’enfants (le quatrième est le chat, qui tient son rôle dans la résolution de l’affaire !) jouant les espions pour le compte du plus grand des détectives. Ce dernier n’apparaîtra que sporadiquement dans ce volet, le temps d’une à deux pages. L’affaire se révèle assez classique, où l’on découvre les bas fonds de Londres, infestés de voyous et de mendiants, et le monde des maisons closes. Malgré cet aspect un peu sordide, la série se destine tout de même aux petits comme aux grands, et le récit bien rythmé reste plaisant tout du long. Maintenant que l’histoire et les personnages ont été mis en place, les prochaines enquêtes devraient logiquement être plus fouillées. Le gros point fort de cette mise en bouche est le dessin de David Etien, découvert sur le western Chico Grant (chez Emmanuel Proust). Le jeune dessinateur nous offre des planches absolument admirables. Les cases sont détaillées et bénéficient d’une colorisation très lumineuse qui rappelle le travail de Virginie Augustin sur Alim le tanneur. À juste titre, le cumul de ces atouts a contribué à faire de ce pilote un des ambassadeurs du label (qualitatif) « 40 ans » des éditions Glénat (Vent d’Ouest dans ce cas). Une belle découverte !