L'histoire :
Comme chaque année, le lycée de Callie met sur pied une représentation théâtrale. Et comme chaque année, elle est de la partie. Pour son ami Matt, c'est en revanche moins sûr. En charge des lumières l'année passée, il a accumulé les bévues : voilà qui fit mauvaise impression. Mais Matt a aussi un grand frère (d'une année ou deux de plus) prénommé Greg. Il ne participe pas à la pièce mais Callie en pince pour lui. En ce moment, cela ne se passe pas bien avec sa petite amie du moment, une certaine Bonnie. Callie ne comprend d'ailleurs pas ce que tous les garçons lui trouvent. La fameuse Bonnie est peut-être la fille la plus populaire du lycée mais Greg n'arrête pas de dire qu'elle est ennuyeuse, égoïste, bêcheuse, etc. Alors que fait-il encore avec elle ? Profitant d'une occasion, alors qu'ils sont seuls sur un banc, la jeune fille confesse au jeune homme ses sentiments et ils finissent par échanger un baiser... Le lendemain, Callie est naturellement tout sourire ! Le professeur distribue les rôles pour la pièce. Callie aura les décors. Le titre choisi, Moon over Mississippi, est un vieux classique dont elle possède maintes photos, bandes originales et autres produits dérivés. Voilà de quoi lui plaire ! Par contre, Greg ne s'est pas montré de la journée : et si ce baiser devait rester sans lendemain ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pas sûr que cette fois l'ouvrage soit d'inspiration autobiographique. Et pourtant, comme lors du précédent album Souriez, l'intrigue paraît très vraie, pleine de simplicité et de candeur. Cependant rien ne surprend vraiment dans les événements relatés. Et c'est sans soute ce qui fait, d'une part, l'attrait du titre mais aussi, a contrario, sa faiblesse. L'attachement suscité par les personnages ne suffit en effet pas à suppléer un manque de relief de l'ensemble. Les histoires de cœur d'une lycéenne, l'homosexualité contrariée de ses amis, les déboires de la mise en scène théâtrale, etc. tout cela se suit avec beaucoup de sympathie... mais pourtant, quand vient la fin, le lecteur éprouvera sûrement un sentiment partagé, mi-figue mi-raisin. Le seul ressort affectif n'est pas de nature à justifier près de 240 pages (encore une fois, fussent-elles lues d'une traite). Après un premier roman graphique plein de promesse, il ne faudrait pas que l'auteur se complaise dans un style trop attendu et, de fait, convenu. De même, le traitement graphique ne montre que peu de progression. Ligne et couleurs demeurent très simple, trop facile, serait-on tenté de dire. D'une lisibilité imparable, mais quand la forme n'est pas relayée par un fond plus mordant... Allez, qui aime bien châtie bien ! C'est parce que vous prendrez encore quelque plaisir à lire cette seconde production que vous n'en ressortirez que plus exigeant à l'avenir. Ce second essai ne demande qu'à être transformé en future surprise, ce qui doit être possible sans y perdre pour autant dans cette sincérité et cette candeur si touchantes...