L'histoire :
Opération “Broken Ground”. Londres, de nos jours, Quartier général du MI-6. Une opération est en cours au Kosovo. Une vigie (comprenez, un agent) a été dépêchée afin d’atteindre un homme prénommé Markovsky, parrain de la mafia locale russe. « Corneille » – nom de code de la vigie – doit atteindre sa cible à distance (au moyen d’un fusil à lunette) puis rejoindre rapidement, sans arme, le point de ralliement pour son évacuation. L’opération est donc pilotée depuis Londres. Mais un incident survient : la vigie – Tara Chace – est repérée, touchée à la jambe et la mission – bien que la cible ait été éliminée – manque de virer à la catastrophe. Tara réussit de justesse à s’en sortir. En tout cas, l’assassinat, réalisé pour le compte de la CIA sans l’accord des Affaires étrangères, est éventé et place Paul Crocker, chef du bureau des Vigies, en position délicate. La rivalité entre services est grande et les positions précaires (…). Peu de temps après, l’immeuble abritant le MI-6 est attaqué au lance-roquette. Cette fois, l’affaire prend de l’ampleur. La tête de Tara Chace a été mise à prix par le milieu russe qui souhaite se venger. Paul Crocker, soucieux de protégé son service (et son agent), n’entend pas non plus en rester là. Une réplique musclée, en plein cœur de Londres, se dessine, si le MI-5 – en charge de l’intérieur – et la hiérarchie l’autorise. Ou non…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rétrospectivement, les débuts d’une série appréciée par la suite sont souvent appréhendés avec délice. Pour ceux qui – comme moi-même – auraient pris le train en marche, cet album lèvera le voile sur les débuts, déjà ultra-prenants, d’une série incomparable dans le genre. D’emblée, le rythme et le ton narratifs choisis par Greg Rucka happent le lecteur pour ne plus le lâcher aucunement. Queen & country s’inscrit dans cette veine, moderne, de récits se voulant réalistes, noirs, sans réserve ni concession. Privilégiant les coulisses des opérations aux théâtres d’action abordés de manière plus contextuelle, la série suit l’activité du service de renseignement des Vigies de sa Majesté la Reine d’Angleterre (s’il vous plaît !), service dépendant du MI-6 chargé des affaires étrangères. S’il fallait nommer une « héroïne », elle se nommerait Tara Chace. Mais le terme est impropre, tant le personnage présente de facettes (vulnérable, difficilement cernable, surprenante parfois), bref, en un mot, humaine. Tara est une jeune femme qui aurait pu être glamour, si elle n’exerçait pas ce métier – véritable sacerdoce – si exigeant et ingrat. En outre, elle n’est pas la seule à occuper les premiers plans. Tant d’intervenants sont présents (et à venir) qu’il serait injuste de résumer Queen & country à sa seule personne. Le choix d’un graphisme N/B s’imposait de lui-même, pour plus d’authenticité et d’élégance encore. A chaque « opération », son dessinateur : Steve Rolston et Brian Hurtt (+ une brève de Stan Sakai) ont ouvert le bal. « Pour la reine et la patrie » ! LA valeur sûre du contre-espionnage en bande dessinée.