L'histoire :
Emil traine Lalli sur la grève. Depuis qu’ils sont séparés du groupe, la situation devient compliquée. Il trouve tout de même une bicoque abandonnée. Il inspecte les lieux, mais tout semble vide et calme. Après avoir fait un bon feu, il allonge Lalli près de la cheminée pour le réchauffer. Que vont-ils faire, maintenant ? Où aller si l’éclaireur reste dans cette sorte de torpeur ? Dans le même temps, Sigrun, Mikkel et Reynir se reposent, eux aussi. Reynir plonge dans le monde des rêves. Suivi de Lalli qui se retrouve dans une immense mare d’eau noire. Une lumière au fond l’attire : il s’agit d’une porte entrebâillée qui laisse apparaître une lueur rougeâtre. Lalli sort de l’eau et rentre dans la maison. Il se dirige vers la lueur et arrive dans une cuisine. Il y trouve Emil attablé seul face à une gouvernante. Cette dernière lui annonce que son père ne sera encore pas là et qu’il devra manger seul. Pour le réconforter, elle lui tend un gros gâteau au chocolat. Lalli se rapproche, il va essayer de comprendre ce rêve et pourquoi Emil se trouve ici…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici la fin du premier cycle, terminé en version numérique en 2018 et qui sort maintenant en format livre. On sent que l’intrigue évolue bien et c’est particulièrement vrai ici. Tout est bien plus puissant et chaque passage peut constituer des moments forts. La tension est maximale. On suit avec inquiétude les personnages explorateurs, qui se demandent toujours ce qu’ils vont découvrir et quels monstres ils vont rencontrer. La forme est également plus prenante car Minna Sundberg morcèle son récit en deux parties correspondant aux deux groupes séparés. Cet opus joue à fond la carte de l’ésotérisme avec une excellente idée : celle de faire de Lalli un guide spirituel et mental puisqu’il est physiquement inconscient. On suit donc une plongée plus profonde dans le monde du rêve, de la magie, des esprits et de l’irréel. De sorte que, parfois, on ne sait plus très bien si l’on est dans le monde réel ou dans un monde imaginaire. Cette évasion est rendue possible par un dessin toujours aussi envoûtant et singulier. Les couleurs sont superbes et la douceur pastel de l’ensemble participe à la rêverie et au voyage atemporel. Cette montée en puissance clôt temporairement la série. Y aura-t-il une suite ? Seule la magie pourra nous éclairer sur cette question.