L'histoire :
Ce numéro contient 3 récits :
- Shiganai : Adolescente discrète, Mei se fait régulièrement rabaissée par les autres. Mauvaise à l'école, subissant les brimades de ses copines, elle accepte de se plier à un jeu consistant à traverser un cimetière. Au détour d'une tombe, elle croît voir un fantôme...
- The Man from Paris : Un homme en provenance de Paris débarque au Japon pour remplir une mission d'assassinat. Après avoir récupéré son flingue, il se rend sur les lieux mais tombe dans un traquenard. Parvenant à s'enfuir, les ennuis ne vont jamais le quitter...
- Samurai : Durant la période Sengoku, sur un champ de bataille, un samouraï se retrouve en bien fâcheuse situation. Suivant les conseils d'un renard, il s'empare du casque d'un général ennemi mais pour obtenir les honneurs, il doit retrouver la tête de ce dernier...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les opus consacrés au Mexique, au zombie et à Heart Breaker, la série Doggybags réunit trois récits (et un petit peu plus) se focalisant sur le pays du soleil levant. Shinagai ouvre le bal avec une histoire et une esthétique que ne renierait pas un certain Junji Ito. L'histoire d'Elsa Bordier raconte comment une lycéenne mal dans sa peau et martyrisée par ses soit-disant amies va se retrouver hantée par un fantôme aux instincts meurtriers. Mis en scène par Sourya, le dessinateur de Rouge, cette entame est vraiment réussie, même si le twist manque un peu de percutant. Ensuite, nous retrouvons Atsushi Kaneko, le mangaka de Soil, Bambi et Deathco. Celui-ci a pu imaginer une histoire complètement folle à base de tueurs. Avec son style si particulier et une narration rappelant parfois Wet Moon, l'auteur nous ravit une fois encore. Enfin, Samurai est un récit corrosif de Run où l'on voit un guerrier opter pour la ruse et la trahison pour paraître devant son souverain. Si la conclusion est assez prévisible, elle est parfaitement amenée. Guillaume Singelin illustre cette vingtaine de pages avec le talent qu'on lui connaît. Ses planches évoqueront même les fameuses estampes nippones. Complété par une nouvelle et une courte bande dessinée, ce douzième opus, et avant-dernier, de Doggybags se montre convaincant.