L'histoire :
Après avoir échappé à Juda et ses hommes de main dans le bateau de Lady Burma, après avoir dû affronter et vaincre le choléra, Pat, Terry et Connie revenus sur le continent, découvrent que l'inspecteur Gwenn est à la poursuite de Miss Burma, obligeant celle-ci à fuir de nouveau. Puis, après avoir été confrontés à la mort au milieu d'un affrontement opposant Dragon Lady et Capitaine Blaze, Pat et Terry s'en sortent sans dommages...mais le destin est farceur puisque se dresse sur leur chemin le corpulent Papa Pyzon, qui les fait prisonniers. Une fois encore, les trois compères vont devoir déployer des trésors d'imagination pour se sortir des griffes de dangereux flibustiers...En plus, la Dragon Lady et Papa Pyzon, non loin, complotent dans l'ombre des alcôves. Le plan machiavélique de Pyzon est simple : il va tenter d'attirer les femmes du village où habite la Dragon Lady en leur offrant la possibilité de se marier avec le beau gosse Pat, histoire d'attiser la jalousie de la Dragon Lady. Objectif pour Pyzon : faire de Pat un appât et attirer la Lady dans sa forteresse pour la faire prisonnière. Mais la sulfureuse femme a compris le stratagème et a bien l'intention de le déjouer. Le chemin vers la liberté sera encore semé d'embûches pour les trois camarades d'infortune, Pat, Terry et le fidèle guide Connie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si Rembrandt avait fait de la BD, il se serait peut-être appelé Milton Caniff et aurait eu plus de 30 millions de lecteurs. Ce seul chiffre suffit à prendre la pleine mesure de cette œuvre magnifique de la fin des années 30, largement et injustement oubliée aujourd'hui. Autrefois édité en France par (l'ancien) Futuropolis, la galerie BdArtiste (devenue éditeur du coup) réédite aujourd'hui l'intégrale des aventures rocambolesques de Pat et Terry sous la forme d'un écrin splendide et inédit en France, à la mesure de ce chef d’œuvre (grand format à l'italienne 240 x 165, 400 pages couleur et noir/blanc, des hommages d'André Juillard, Myles Hyman, Charles Berberian ou encore Serge Clerc). Pourquoi un tel succès ? Les raisons sont simples : une galerie de personnages haute en couleurs dont se détachent des femmes au tempérament sulfureux, habitées par une soif de pouvoir et d'amour démesurés, Dragon Lady et Burma en tête, sans oublier les charismatiques capitaine Blaze et autres Papa Pyzon. A un dispositif narratif redoutable se greffent aussi de nombreuses tensions sexuelles teintées de sensualité, des cliffhangers à la pelle, une narration rythmée et subtile, des aventures rocambolesques ou exotiques, spectaculaires ou insolites, sans oublier un humour délicieux, le tout sur fond de rivalités sino-japonaises dans le contexte de la Deuxième Guerre mondiale. Enfin, à la finesse psychologique développée par Canif s'ajoute un trait réaliste virtuose, plein de grâce, étonnamment moderne et lumineux, fruit de ce qu'aurait sûrement offert un maître du clair-obscur comme Rembrandt s'il avait fait de la BD. D'ailleurs le coup de pinceau de Canif a gagné en profondeur et en "lumière" dans ce tome 2. Toujours aussi captivant, intelligent et populaire, Terry et les pirates est à la fois une pépite qui rend hommage au récit d'aventures nourri d'héroïsme, et pas moins qu'un monument du 9ème art sublimé par l'excellent travail de traduction et de restauration de l'éditeur. Du très grand comics pour 400 pages de bonheur pur. Un indispensable à (re)découvrir, évidemment...
