L'histoire :
1462. Les Turcs musulmans, menés par le Sultan Mohammed, avaient chassé les chrétiens de Constantinople et envahi la Roumanie. Leurs forces supérieures menaçaient toute la Chrétienté. Dans une ultime tentative héroïque, pour sauver sa patrie, un prince roumain de la région de Transylvanie, Vlad Dracula, génie militaire connu de toute l'Europe de l'Est pour ses méthodes sanguinaires, mena 7000 de ses compatriotes dans un assaut intrépide contre 30 000 Turcs... Son attaque surprise scella la défaite du camp adverse. Et sa vengeance fut prompte et implacable. Point de prisonnier. En lieu et place, des centaines de combattants Turcs empalés. Pourtant, le deuil allait frapper le prince. Sur une flèche turque, un message parvint à son aimée. La mort de Dracula y était proclamée. De douleur, la princesse se jeta dans le vide et mit fin à ses jours. D'elle, il ne lui restait plus que ses souvenirs et un ultime mot, comme pour justifier l'irréparable qu'elle s'apprêtait alors à commettre : «Mon Prince est mort. Tout est perdu sans lui. Puisse Dieu nous réunir au Paradis.»...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le travail d'adaptation d'une œuvre, qu'elle soit littéraire ou cinématographique, au format comic books (ou BD) est toujours un exercice délicat pour ceux qui s'en chargent. Ce Dracula a la particularité de cumuler les difficultés, puisqu'il s'agit d'adapter le film de Francis Ford Coppola. Donc en résumé, adapter une adaptation, c'est l'objet (et l'enjeu) de ce bouquin. Vous voyez le problème et les difficultés soulevés : comment retrouver l'atmosphère du film ? Quel intérêt s'il s'agit de transposer le synopsis en séquences dessinées ? Quelles coupes effectuer ? Pour ces points précis, on a éprouvé un sentiment mitigé : oui, on retrouve bien une partie de l'ambiance romantique et parfois décalée du long métrage. Oui, les portraits des personnages permettent aussi de retrouver les trognes du casting ainsi que les scènes principales. Pour autant, la narration souffre parfois d'un manque de fluidité, avec des transitions abruptes. Globalement, on finit la lecture en se disant que le scénariste a du souvent se sentir prisonnier tant il devait probablement respecter des contraintes qu'on imagine nombreuses, puisque le bouquin était placé sous l'égide de la Columbia Pictures Industrie Inc. Mais on a également une satisfaction, et pas des moindres, qui provient de l'élégance de l'écriture, à laquelle Hélène Remaud-Dauniol, la traductrice, n'est certainement pas étrangère. Pour autant et cela ne surprendra personne non plus, c'est le visuel qui marque l'esprit. Bien sûr, Mike Mignola n'est à l'époque pas encore la star mondiale qu'il est devenu depuis, mais il est déjà parmi ceux qui ont un style à part. Au passage, il ne s'encre pas, ce travail de finition étant ici confié à John Nyberg. Alors pour conclure, sans crier au chef d’œuvre,ce Dracula a quelques défauts, mais il a aussi suffisamment de qualités pour prétendre à intégrer vos rayonnages, si vous n'avez pas trop la dent dure !