L'histoire :
Après la traversée d'une partie du territoire américain, l'objectif est devenu clair pour Julie et Ivy. Il faut stopper la fuite en avant du Pr Foster qui a accepté d'introduire l'alliage 618 dans un super accélérateur de particules. Aux frontières de l'Alaska, à plus de 2000 mètres sous terre, un complexe ultra secret a été construit pour mettre en œuvre ce projet fou. Persuadés que les chinois détiennent le secret de l'alliage révolutionnaire, les militaires américains veulent être les premiers à imposer la menace d'une arme absolue que le Projet Phi rend possible. Mais depuis qu'elle est recouverte de l'alliage avec lequel Annie avait commencé à fusionner, Julie ressent les émotions de la jeune femme tuée en pleine expérience. Elle comprend désormais clairement les enjeux du projet en cours, et sait pertinemment que l'expérience ne pourra pas être contrôlée. Le démarrage de l'accélérateur de particules conduira irrémédiablement à une catastrophe. Elle met alors en branle toutes les connaissances d'Annie pour mener l'équipe vers son objectif. Mais c'est une course contre la montre qui s'engage. Julie continue de grandir à mesure que sa fusion avec l'alliage s'intensifie. Ivy rajeunit de jour en jour depuis qu'elle a passé une nuit contre le corps de Julie, au point de se retrouver avec le corps d'une adolescente. Et Dillon, de plus en plus troublé, ressent près de lui la présence d'Annie. Pour tous trois, le défi de sauver le monde d'une catastrophe imminente se double de l'angoisse de ne jamais retrouver une vie normale. Mais il n'ont plus le choix...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est avec plaisir que l'on retrouve, pour un dernier tome Julie, Ivy et Dillon, dont nous suivons les aventures depuis 5 volumes (soit 25 épisodes). Le road-movie de ces personnages attachants sur fond d'intrigue militaro-industrielle est resté plein d'humanité et de drôlerie, malgré la violence qui se déchaînait autour de Julie. Après pas mal de digressions lors des deux précédents volumes et l'introduction de nouveaux éléments à l'intrigue (l'épisode Hong Liu avec sa machoire arrachée n'était pas vraiment nécessaire), l'auteur va devoir conclure. Et il faut avouer que Terry Moore s'en sort pas mal, maintenant l'équilibre entre humour, relations personnelles et une montée réelle du suspense. Face au dernier tome d'une telle saga, après quelques années de fidélité, il y a toujours un risque de décevoir les fans par une conclusion approximative. Rassurons les tout de suite : les ingrédients qui ont rendu la lecture d'Echo addictive sont là et il y a une vraie fin à l'histoire de Julie. Le plaisir de relire l'ensemble de la saga en une soirée non-stop est d'ailleurs réel, en plus de démontrer la cohérence de l'œuvre. Sa mise en scène longue donne le temps aux personnages de vivre des scènes intimistes de plusieurs pages, ce qui devient aussi une tendance forte à travers la BD américaine actuelle. Loin du carcan des 46 pages franco-belges, dont les personnages sont parfois dénués d'âme pour privilégier l'urgence de l'intrigue, Echo est centré sur l'humanité de héros arrachés à leur quotidien. L'identification du lecteur est nécessairement plus forte, même si on constatera que les ficelles de Terry Moore pour nous faire sourire entre deux étapes du suspense peuvent être répétitives, tout comme ses pages de dialogues quasiment sans décor sont caractéristiques. Le talent de story-teller est toutefois là. Echo reste une saga remarquablement menée, truffée de scènes que l'on rêverait de suivre sur des écrans de cinéma. Ce qui pourrait bien arriver un jour...