L'histoire :
Zeke inspecte le poulailler pour trouver ce qui a tué plusieurs poules dont le sang coule sur le foin. Il est persuadé qu'il s'agit d'un lynx ou d'un autre visiteur nocturne. Andy se moque de lui et il est évident que papa va les gronder comme jamais. Alors qu'il ramasse un des corps ensanglanté, Zeke recule avec effroi. Un œil est enterré et le regarde fixement ! Il commence à enlever la terre avec une pelle et il reconnait avec horreur la tête de son père ! Celui-ci crie de ne pas le toucher mais Zeke lui prend la main pour l'extraire du trou. Un phénomène effroyable se produit : un immense arbre aux racines rouge sang pousse à une vitesse effrayante... Zeke se réveille en sueur : il ne s'agissait que d'un cauchemar. Malgré tout, il n'est pas que le fruit de son imagination. C'est aujourd'hui qu'il va revoir pour la première fois son père avec toute sa famille. Jedidiah Jenkins, le père de Zeke, possède une ferme gigantesque et est à la pointe de l'agriculture. Zeke est stressé de retourner sur les traces de son enfance. S'il savait ce que fait exactement son père, il le serait encore plus...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fort de sa série phare Tony Chu, Rob Guillory revient dans le monde du comics après près de deux ans d'absence. Cette fois, il est auteur complet d'une nouvelle série tout aussi intrigante et étonnante que la précédente. Ici, ce n'est pas l'homme qui mange la chair mais des plantes monstrueuses. L'énigmatique Jedidiah Jenkins est un agriculteur façon Docteur Moreau et on apprend petit à petit tous ses plus horribles secrets. Le scénario prend le temps de présenter cette famille atypique et de distiller ses surprises. À tel point que l'histoire emprunte des circonvolutions encore plus tarabiscotées que les plantes grimpantes. Guillory joue savamment avec nos nerfs et provoque la peur ou l'effroi avec quelques passages violents et sanglants. Maitre dans l'art de la narration, le génial dessinateur de Tony Chu se régale dans cette histoire chimique inquiétante. Détonant complètement par rapport à notre époque, la nature est impitoyable et mortelle. De quoi découvrir des monstruosités vertes délirantes et une ambiance lovecraftienne aux couleurs chatoyantes. On savait déjà que le style Guillory était cool : maintenant on peut dire qu'il suffit à lui seul à raconter une histoire, créer des effets d'attente et de tensions ou faire exploser l'intrigue avec des actions retentissantes. Pour une fois, évitez de cultiver votre jardin...
