L'histoire :
A Seattle, en 1995, la mode est aux groupes de rock et à une vague appelée grunge. Lance était le chanteur d'Amsterdam et avait connu le succès le temps d'un tube. Lui et ses amis ont acheté une grande baraque, une sorte de grande garçonnière. Hélas, petit à petit, les problèmes d'argent ont commencé à pointer le bout de leur nez. Lance, ne voyant plus quoi faire, a dépassé la ligne blanche et a cambriolé une banque. Il a trouvé cela facile : un postiche et une fausse moustache ont fait l'affaire. Mais, sur le retour, il trouve une femme brune, nue et évanouie. Le chanteur choisit de l'emmener auprès de Skip, leur batteur et accessoirement étudiant de médecine. La conduire à la police alors qu'il a réalisé un braquage serait une hérésie. La femme n'a pas de blessures apparentes, juste une sérieuse amnésie et elle refuse tout contact avec les forces de l'ordre. Lance lui propose l'hospitalité et elle ne la refuse pas. Elle reste même des jours avant de se rapprocher intimement du chanteur. Puis, quelques jours plus tard, du guitariste...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’envoûtante série Fatale n'en finit plus de conduire les lecteurs dans un obscur sillage mêlant polar et fantastique. Ed Brubaker et Sean Phillips se connaissent parfaitement et sont souvent capables de livrer de véritables chefs-d'œuvre comme Criminal, par exemple. Si le premier opus de Fatale nous avait laissé quelques doutes sur la direction qu'allait prendre le scénariste, les volets suivants ont rassuré et même comblé. Ce quatrième opus risque d'en décevoir plus d'un. Tout d'abord, il est inutile de dire que la narration d'Ed Brubaker est une fois de plus impeccable ou que les épisodes se suivent avec un véritable intérêt. C'est plutôt au niveau de l'histoire générale que l'on s'interroge sur l'utilité même de cet album. Si l'on enlève le prologue et l'épilogue, servant à faire avancer le récit général sur Nicholas, le reste n'apporte pas grand chose sur l'aspect mystérieux de Joséphine ou sur le côté démoniaque de certains individus. C'est vraiment là le point négatif d'un album maîtrisé parfaitement, sinon. Sean Phillips n'est pas non plus aussi en jambes que précédemment. Si globalement, le résultat est très correct, on regrettera certaines cases un peu légères ou trop vite expédiées. Toutes les larmes du ciel n'est pas au final un mauvais comic-book, loin de là, mais sans effet de surprises majeurs et sans véritables avancées dans la trame générale, il ne peut se prévaloir d'être aussi indispensable que ses prédécesseurs.