L'histoire :
En janvier 2014, au nord de la Californie, cela fait maintenant des semaines que Joséphine est sur la route, passant d’un homme à un autre. Elle sait combien la mort ne veut pas d’elle et se remémore ses différentes tentatives de suicide. Elle est aussi tombée sur quelques membres de la mystérieuse église de la méthode qui la traque. Dernièrement, elle pense énormément à Nicolas Lash et se met en quête de le retrouver. Celui-ci est retenu au fin fond d’un sous-sol par Nelson qui le maintient en vie. Nicolas sait qu’il ne peut pas attendre éternellement et qu’il risque d’y laisser la vie. Alors qu’il se brise un pouce pour se libérer, Nelson l’aperçoit et se met à le frapper de manière ininterrompue. Il cesse soudain lorsque, derrière lui, apparaît Joséphine. Elle embrasse Nelson sur la bouche et lui envoie une flopée de souvenirs, le rendant fou. Elle et Nicolas quittent alors les lieux. Tous les deux se rendent chez Otto, un ami dont la bibliothèque et les connaissances permettent à Joséphine d’entrevoir la fin de sa maudite destinée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis déjà plusieurs années, les amateurs de comics ont pris rendez-vous à chacune des sorties d’une production Sean Phillips-Ed Brubaker. Criminal ou Incognito ont su combler les lecteurs avec des univers travaillés et des qualités artistiques indéniables. Sur Fatale, le tandem a décidé de mélanger plusieurs genres : le polar qui leur sied à ravir et le fantastique aux influences lovecraftiennes. Après une mise en place un peu lente, la série n’a eu de cesse de convaincre avec en clé de voûte ce cinquième tome faisant office de conclusion. Nous retrouvons dès les premières pages Joséphine, cette femme fatale qui passe à travers les époques sans jamais vieillir ni mourir. Cette fois, elle prend son existence en main et choisit d’affronter la terrifiante église de la méthode et son poulpesque leader Hansel. Le récit d’Ed Brubaker progresse intelligemment, passant de révélations sur le passé de Joséphine ou Hansel aux rebondissements préparant un rituel démoniaque. Toutes les pistes narratives placées ici et là par l’auteur depuis le début de la série trouvent leur explication, ne nous laissant à aucun instant sur notre faim. Nicolas Lash était le premier personnage que l’on a rencontré en débutant le titre, et si son importance n’était pas encore définie, il trouve totalement son utilité dans ce puzzle scénaristique aussi fascinant que captivant. Sean Phillips a toujours montré une régularité métronomique sur Fatale. A l’instar du dernier volet de Criminal où le dessinateur britannique laissait son trait vagabonder dans des sphères nouvelles pour lui, il nous offre cette fois-ci des planches incroyables que ce soit dans leur composition ou bien dans leur finition. Rares sont les conclusions qui sauront vous embarquer aussi loin que celle proposée par Fatale. Incontournable.
