L'histoire :
Destiny est une jeune femme de 17 ans qui a grandi dans un des secteurs les plus chauds de South Central. Là-bas, la violence est omniprésente. Orpheline et souvent victime de brimades policières, elle est parvenue à unir derrière elle les différents gangs et imposer une lutte commune contre les forces de police corrompues. Tacticienne hors pair, elle harangue ses troupes et les invite à suivre ses ordres pour que, progressivement, des ripoux soient exécutés. Depuis plus de six ans, l'inspecteur Grey observe ce qu'il pense être des actes réfléchis, émanant d'une seule personne qu'il surnomme le "suspect zéro". Isolé au sein du commissariat, il voit sa théorie prendre de plus en plus de consistance lorsque l'association entre les forces de police et la Garde Nationale subit de lourdes pertes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Genius intrigue dès l'instant où le regard se pose sur la couverture. Une jeune femme nue allongée sur le sol et avec une bande jaune utilisée par les forces de police dissimulant des points stratégiques de son corps nous tient en joue avec un revolver. Publié par Top Cow aux USA, le récit est contemporain et prend place dans la banlieue de South Central. Des conflits ont toujours eu lieu entre les habitants, les gangs et les forces de l'ordre. La corruption est omniprésente et il va falloir qu'une jeune femme de 17 ans intelligente se hisse en tant que leader des opprimés et lancer une guerre civile. Destiny est une figure forte et aux qualités de stratèges rares. Se référant parfois au fameux "Art de la guerre" de Sun Tzu, nous la suivons mettre en place des attaques ciblées et des lignes de défense. La première partie de l'album met en place les différents protagonistes et les conflits ethniques qui rongent le secteur géographique. Genius a le don d'évoquer chez le lecteur des souvenirs récents et d'avoir une certaine crédibilité. L'histoire se met un peu trop vite en place et l'héroïne aurait pu être plus attachante en prenant le temps de développer un peu plus les traumas qu'elle a subis autrefois. La seconde partie de l'album baisse aussi en régime et ne conserve pas les promesses initiales. Plus réaliste et mieux écrit qu'un Evil Empire, Genius se différencie également par le style graphique d'Afua Richardson. Son trait moderne est malléable, agréable à l’œil et la colorisation efficace. Genius n'est pas un brûlot contestataire ni même une chronique sociale poussée, juste une lecture intéressante ou frustrante.