L'histoire :
La vie, ce n'est jamais rien d'autre qu'un mystère. Une conjonction d'évènements à qui on voudrait attribuer un sens. Croyez-vous en la destinée ? Croyez-vous au facteur chance ? A moins que prévale un concept comme celui de Jung, la synchronicité... Vous savez: ce genre de coïncidence qui pourrait ne pas en être une, genre on pense à une personne alors qu'on est dans le métro et la station d'après, voilà qu'on se retrouve face à elle... Et si jamais tout cela ne reposait que sur un élément : être au bon endroit, au bon moment ? Voilà ce à quoi pense Dylan, enfermé dans des toilettes, avec son foulard rouge qui masque la moitié inférieure de son visage et son shotgun sur les genoux. Il pense à des trucs comme ça parce que le destin du type qui vient de rentrer dans ces WC est scellé. Dylan sort et l'allume à bout portant avec son fusil à pompe. Pas de bol pour le tueur, deux flics en service venaient de rentrer dans le restau...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qui a goûté à Criminal revient systématiquement au duo Ed Brubaker/Sean Philips. Et depuis Fatale, Fondu au noir et cette série, on a le troisième élément, les couleurs d’Elizabeth Breitweiser. On retrouve donc Dylan, personnage désabusé, que son pacte avec un démon conduit à flinguer une pourriture par mois pour pouvoir survivre. Il nous raconte son histoire, en voix-off. Le procédé narratif est classique, c'est même une marotte de Brubaker. L'auteur a cette patte, son écriture est toujours élégante et âpre. Il joue également avec tous les codes du polar et ses personnages ont une grande profondeur. Flics et voyous confondus. Il y ajoute une touche surréaliste avec le thème on ne peut plus classique du pacte avec le démon. Alors ce tome 2 met la pression. Le début de la série installait le personnage et la réalisation du contrat qu'il accepte. Résultat, un pédophile buté à bout portant. Ce tome 2 démarre aussi très fort, puisque Dylan dézingue d'emblée un autre type et ce n'est après qu'on a l'explication, parce que les flics tombent nez à nez avec lui. L'homme au foulard rouge qu masque son visage devient instantanément l'ennemi public N°1 à New-York et c'est une inspectrice qui va lui filer le train. Le chapitre qui délivre le background de la fiquette est énorme, avec une scène d'anthologie chez sa psy. Voilà, maintenant tout est installé et la dramaturgie pèse de tout son poids. Dylan nous raconte comment les évènements se sont enchaînés. Et on a le sentiment qu'il nous raconte surtout le début de la fin. C'est très clair: ça va mal finir, cette affaire de pacte meurtrier avec le démon et le titre de la série nous rappelle qu'il n'y a pas d'alternative. Il reste 2 volumes, le pacte est scellé, on les possèdera !