L'histoire :
Dylan s'est lié à un démon. Il n'a pas réussi à se tuer et le prix pour revenir à la vie, c'est de ramener le cadavre d'un salopard par mois. Il a fait le ménage dans la pègre et les flics sont à ses trousses. Il doit se faire discret et va voir un psy. Il reprend même des médicaments. Bon, il n'est pas totalement honnête avec ce cher docteur, il s'agit pas non plus de lui dire que tous les mecs qu'il a zigouillés étaient des ordures ! Mais le démon ne le tourmente plus. Dylan se dit même qu'il s'en tire à moindres frais. Il se remet à bosser comme un forcené, ses profs sont coulants mais jusqu'à un certain point. Il décide même d'adresser une lettre aux médias. «Le tueur masqué parle : chère New-York, tu peux aller te faire foutre». Faire croire que le justicier à la cagoule rouge a quitté la ville. Et ça a eu l'air de marcher. Quand septembre est passé sans meurtre, la ville est revenue à la normale. Plus de contrôle de police. Alors ça commence à aller bien pour Dylan, il renoue avec Kira. Mais un soir, il fouille dans les affaires de son père et il revoit les images du démon. Pourquoi son père la-t-il dessiné plusieurs fois ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce tome 3 on entame la dernière moitié de la série et on reste toujours accro. Quand Brubaker est en forme, il a l'art de vous engluer au milieu de son univers. Dirty polar... Le personnage de Dylan est à proprement parler psychopathe. C'est lui le narrateur et il délivre son histoire par morceaux et flashbacks, entre deux hallucinations et des dézingages à coup de fusils à pompe. Sean Phillips a l'art d'animer ce type complètement fou, dont le mode de fonctionnement peut faire penser, par certains côtés, au Punisher, avec des cibles qui sont des vrais pourritures. Le pacte avec le diable, grand classique littéraire, est ici décliné à travers le prisme de la pensée de ce malade mental. Il y a Vol au dessus d'un nid de coucou: là, c'est voyage dans la tête d'un tueur. Et c'est lui qui raconte comment il a décimé un gang de maffieux russes... Difficile de vous en dire plus, mais la narration, avec ses monologues, la voix-off qui accompagne la mise en scène (traduction Jacques Collin), c'est un régal d'écriture. Et bien sûr, le visuel, avec les couleurs d'Elisabeth Breitweiser, régale les pupilles et il se dégage une esthétique inquiétante. On referme ce volume et il reste 5 épisodes pour la chute. Et tout est bien campé, ça pue le drame. Kill or be killed, avec un titre comme celui-ci, ça ne peut pas bien finir...