L'histoire :
A force, ça devait finir par arriver : les hallucinations de Dylan ont fini par l'envahir totalement et maintenant il se retrouve en hôpital psychiatrique. Enfermé certes, mais c'est toujours mieux que si les Russes l'avaient retrouvé, lui et Kira. Rien n'est simple pour autant parce que le démon le poursuit toujours. Dylan n'est pas enclin à coopérer avec les médecins. Lui est là parce que sa famille est victime d'une malédiction : il a découvert il y a peu que son père avait dessiné à plusieurs reprises le démon avec qui il a passé un pacte. Mais le plus troublant fut la découverte d'un frère ainé, qui finit par se suicider parce qu'il était aussi pourchassé par la même créature diabolique. Et puis il y a ses méfaits en tant que justicier cagoulé. Bon d'accord, les types qu'il a rayés de la carte à coup de fusil à pompe étaient tous des ordures : trafic et pédophilie, prostitution, blanchiment, tous des corrompus qui répandaient le mal. Finalement, Dylan en vient à douter : pour tuer de genre de sales types, il n'a peut-être pas besoin d'avoir pactisé avec le diable. Alors il décide de parler au toubib. Il lui dit tout : ses hallucinations, le fait qu'il est le tueur à la cagoule rouge que toutes les forces de police de New-York recherchent. Mais ce que le psy lui fait remarquer, c'est que le mystérieux justicier s'est illustré encore hier, en butant des petits dealers...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le voile se lève avec ce dernier volume et toutes les clés sont délivrées. La plupart du temps, comme le reste du récit, en voix-off, à la première personne, comme si on était le confident de Dylan, qui a lui même pris suffisamment de rcul sur sa propre histoire pour nous la livrer. Si Kill or be killed n'est sans doute pas la meilleure série du tandem Brukaker/Phillips, ça reste quand même du velours. Du velours noir. Alors que dire ? Que finalement, cette histoire de démon est le prétexte à décliner un exercice de style dans lequel le scénariste excelle ? Il a ses marottes : des types complètement décalés du reste de la société et de sa morale et ici, c'est un psychopathe possédé par un démon... Des types qui traînent leurs blessures à l'âme, leur malédiction. Des types qui ne bronchent pas face à la mort, pas plus qu'ils ne semblent atteints quand ils butent à tout va des salopards. Voilà, avec ces épisodes #15 à #20, Ed Brubaker ferme tout. Il remet chaque pièce du puzzle à sa place, donne une issue et délivre une morale, qui s'avère amorale bien sûr. Le polar noir, c'est sale jusqu'au bout. Alors les pirouettes scénaristiques sont certes huilées, mais cette fin ouverte laisse aussi une drôle de sensation. La forme, la structure du récit et bien sûr son incroyable visuel, la narration, tout cela est réussi... mais au fond, finalement que retiendra-t'on du personnage de Dylan ? Qu'il est l'anti-héros d'une série sympa, mais dont les auteurs ont aussi fait mieux !