L'histoire :
1er janvier 1925. Extraits de la lettre classée secret défense que l'amiral Sir Hugh Sinclair, dit «C», Directeur du MI6, adresse au Premier Ministre Stanley Baldwin : « Cher Monsieur le Premier Ministre, lorsque j'ai débuté dans mes fonctions aux Affaires Étrangères, je n'aurais jamais cru rédiger un tel rapport. A la fin de la guerre, lorsque le fléau nous renvoya tous ventre à terre dans nos foyers pour protéger les nôtres de l'horreur, jamais nous n'aurions pu prévoir celles bien pires, qui nous attendaient. Tandis que des millions de personnes trouvaient la mort, seuls quelques-uns savaient que la vraie menace venait à peine d'apparaître. Notre plus grand tort fut de ne pas y croire lorsque les adeptes du Roi Rouge brandirent sa bannière. On pensait qu'ils ne pouvaient être qu'un cercle restreint. On pensait que la décence et la rationalité l'emporteraient sur la méfiance et la peur. Lorsqu'il apparut en chair et en os, c'était déjà trop tard. Son influence se répandit telle une pandémie. Son royaume s'étend de semaine en semaine. La Russie est tombée et il a passé un pacte avec la Chine. Nous ne pouvons plus rien attendre de l'Orient. J'attends vos instructions. Si vous disposez d'une arme secrète à essayer, je vous en supplie, Monsieur le Premier Ministre, envoyez-la »...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les fans de Mike Mignola savent qu'il cultive, depuis un bon bout de temps maintenant, une vision apocalyptique des aventures qu'il propose. Lord Baltimore n'échappe pas à la règle. Ces cinq derniers chapitres marquent le tomber de rideau de la série et quand on se souvient de son début, on achève ce dernier volume avec un brin de déception. Plus de mystère, plus grand chose à découvrir. Alors certes, les scènes d'actions sont assez impressionnantes parce qu'elles empruntent carrément au genre «comics de guerre» et sont agrémentées de monstres en tout genre, vampires et autres créatures chtuloïdes. Mais là où le bas blesse, c'est dans l'écriture de dialogues pompeux qui ont pour but d'appuyer sur l'aspect dramatique. Sauf que trop c'est trop, et le trop est l'ennemi du bien. On veut dire par là que toutes les pages, le rappel que la menace est mondiale et définitive finit par être lassant, voire même de tuer toute intensité. C'est un peu comme quand, dans un film d'horreur, on voit les futures victimes hurler de terreur pour que le spectateur comprenne bien qu'elles ont peur, sauf que cela ne suffit pas à la lui transmettre. Ici, c'est un peu pareil et la narration, en plus d'être maladroite sur ce point, semble aussi obéir à une mécanique mille fois vue. Ça cogne, ça pisse le sang de partout, les personnages tombent tous en cascade, jusqu'au fight final. So what ? Mike Mignola et son complice à l'écriture, Christopher Golden, passent donc à côté de leur chute car finalement, ils n'arrivent pas, malgré l'aspect tragique de la série, à faire de ce Lord Baltimore un personnage attachant. Heureusement, Peter Berting fait un boulot honorable, ce qui est aussi le cas de la colorisation de Michelle Madsen. Pour conclure, à cause de son final médiocre, on réservera cette série aux fans hardcore du Mignolaverse.