L'histoire :
2 février 1920, dans la campagne avoisinant Harju, en Estonie, une femme court à perdre haleine et sort d'une forêt, poursuivie par une silhouette massive. Sa chance, c'est qu'un groupe d'hommes armés vient de l'apercevoir. Il se rendent à son secours. Elle a pris une centaine de mètres sur son poursuivant et le désigne du doigt, l'accusant de vouloir la tuer et d'avoir déjà commis bien des meurtres. Sans hésitation, un des hommes lève son fusil et prend la visée. Le coup de feu part et touche la cible en pleine tête. Le problème, c'est que l'homme émet un râle, mais reste debout. Il se dirige alors vers le groupe, bien décidé à l'affronter, même si cet homme n'en est pas un, puisqu'il devrait être mort ! Le combat fait rage. Déjà, l'homme qui a tiré au fusil périt des mains du mort-vivant. C'est alors que Lord Baltimore, le leader du groupe, le transperce de part en part d'un coup de sabre. Un autre homme lui met une balle dans la poitrine quand un troisième l'éviscère mais cela ne suffit pas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour aller directement au cœur de notre propos, on a envie de vous dire que Lord Baltimore est une série mineure du « Mignolaverse », mais qu'elle n'est pas mauvaise pour autant. Son problème est double, en réalité : figurer aux côtés d'une série-mère mythique, ce fichu Hellboy qui collera éternellement aux basques de son créateur, mais aussi venir après d'excellentes série-dérivées (on pense en particulier au B.P.R.D, par exemple). Lord Batimore a des qualités, bien sûr, celles du concept que Mignola semble pouvoir décliner à l'infini : mélanger le mystère et l'action, avec une dimension dramatique, celle qui renvoie à l'apocalypse. Mais cette série a aussi l'inconvénient majeur de s’essouffler petit à petit. On veut dire par là que cette intégrale reprend la seconde moitié de la série (soit 4 albums), qui, globalement, est moins bonne que son départ. Si bien qu'on ne peut s'empêcher de penser que le tandem Mignola/Golden aurait sûrement gagné à raccourcir un peu son format. Au fil des épisodes, l'intérêt se dilue et l'intrigue, cette vengeance que Baltimore va prendre sur le Roi Rouge, au nom du décès de sa femme, se conclut de façon totalement prévisible... Pour autant, il reste des chapitres plaisants, comme l'aventure qui ouvre cet énorme omnibus de 500 pages, La sorcière de Harju, où l'on retrouve le mythe du Loup Garou et la figure d'un château maudit, forcément aussi lugubre qu'isolé. On a aussi droit à la présence d'une Inquisition qui dévoie finalement le message de Dieu... Côté visuel, Ben Stenbeck fait un bon boulot, avec son trait élégant. Il est relayé à la fin de la série par Peter Berting, qui ne s'en sort pas trop mal mais le hic, c'est que finir sur un peu moins bien, c'est toujours dommage. Voilà, sans que Lord Baltimore déçoive, il est resté d'un intérêt secondaire au regard de Hellboy... Les fans de Mignola y retrouveront ses gimmicks, mais finalement très peu d'éléments capables de créer la surprise.