L'histoire :
Ancienne gloire du football universitaire, Richard Junkin, dit Junk, est devenu un simple et pathétique vendeur de voiture, du jour où il a été gravement blessé au genou. Son boulot ne lui plaît pas vraiment et il est devenu accroc au jeu. Il est loin d'être bon et ses collègues aiment se moquer de ses contre-performances en terme de ventes. D'ailleurs, son patron ne le garde que pour son aura passée. Or Richard a aussi tendance à fricoter avec les femmes des clients, ce qui fait capoter les ventes réussies. Excédé, son patron le vire mais lui offre un nouveau job. Richard l'écoute d'une oreille attentive, car cette proposition consiste à surveiller les faits et gestes de Vicki, la fille de son boss. Junk doit en effet empêcher la jeune femme d'apparaître dans les journaux dont elle est régulièrement la proie, suite à ses excès nocturnes. Richard essaie de s'habituer à ce rythme différent du sien et au fur et à mesure qu'il se rapproche de Vicki, il découvre le monde du luxe et ses excès. Junk lutte alors pour ne pas tomber lui aussi dedans, d'autant plus que la fille de son patron est diablement sexy...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Démarrée avec Le frisson, la collection Dark night chez Delcourt accueille aujourd'hui un second polar noir concocté par un habitué du genre : Brian Azzarello. Le scénariste de 100 Bullets crée avec Sale fric (Filthy rich en version originale) une intrigue qui ravira les amateurs du genre. Avec l'histoire de ce héros qui succombe aux sirènes du luxe et du monde de la nuit, Azzarello livre de nouveau un récit très solide. Le scénariste décrit avec talent la plongée de cet ancien sportif dans cet univers où il pourrait laisser quelques plumes. Les lecteurs de 100 Bullets ne seront probablement pas surpris par la narration d'Azzarello. Celui-ci maîtrise les codes du polar à la perfection et réussit magnifiquement à dépeindre des personnages tous plus pourris les uns que les autres. L'album devrait surtout rappeler aux fondus de polars les ambiances de James Ellroy. L'album est illustré par Victor Santos, un dessinateur ibérique dont les influences de Frank Miller-Eduardo Risso se sentent et peinent à faire l'unanimité. Parfois correct, parfois moyen, le rendu est encore loin des références susnommées. Un polar efficace, donc, pour amateurs du genre.