L'histoire :
Ethan Crane est journaliste à Omegapolis. En tout cas, c'est sa couverture, car en fait, il n'est autre que le super héros le plus puissant qui puisse être : « Supreme ». Discutant avec l'une de ses collègues de sa rédaction, l'homme à la chevelure grise lui apprend que celui qui fut l'une des grandes menaces de la ville, Billy Friday, a été libéré de l'enfer des miroirs, la prison dans laquelle Supreme enferme ses ennemis. La collègue l'informe ensuite que le dernier numéro d'Omniman, le comics qu'elle scénarise, vient de sortir. Elle le sort de son sac, et ils constatent ensemble que ce n'est étrangement pas le bon magazine : sur son exemplaire, c’est Supreme qui y figure et il serait fort possible que de nombreux mystères sur le héros soient dévoilés…. Derechef, Ethan part vers le journal, afin de stopper cette édition par trop révélatrice de ses secrets. Arrivé sur place, sous l'apparence de Supreme, il tombe sur un autre super héros, qui jusqu'ici n'existait qu'en comics : Omniman. Ce dernier refuse que le journal soit à nouveau modifié, car la version précédente dévoilait ses secrets à lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Créé en 1992 par Rob Liefeld et Brian Murray, Supreme était alors l'incarnation d'un Superman violent et égocentrique. Avec l'autorisation des auteurs d'origine, Alan Moore voulut relancer la série en 1997 et il en profita pour amener avec lui bon nombre d'auteurs avec lesquels il avait l'habitude de travailler. Sur le premier recueil, Alex Ross officie, avec un casting de choix, jugez plutôt : Chris Sprouse (Tom Strong), Melinda Gebbie (Filles perdues), Rick Veitch (Swamp thing), Gil Kane et même Rob Liefeld, répondent à l'appel du créateur des Watchmen. Avec cette reprise, l'auteur de From hell propose un véritable hommage au Superman de Jerry Siegel, mais aussi plus généralement aux comics dits de l'âge d'or (les années 40 et 50). Les péripéties de Supreme sont pour le moins burlesques et c'est souvent par le biais de rebondissements stéréotypés que les problèmes sont résolus. Alan Moore nous montre avec ce tome assez épais (plus de 270 pages) tout l'amour qu'il porte pour le 9e art. On retrouve certes nombres de thématiques communes à une autre de ses séries (Tom Strong), mais le scénariste anglais concocte des histoires vraiment originales, qui raviront les amateurs des comics de cette époque. Pour renforcer encore le sentiment de nostalgie, les différents dessinateurs s’évertuent à rendre les planches « vintage ». Les amateurs du grand Moore n'auront probablement pas besoin de cette chronique pour se jeter sur ce titre. Les autres, s'ils veulent découvrir un hommage cinglant à l'une des périodes bénies des comics, le grand saut est devant vous !