L'histoire :
Frank Simms et Samantha Vega sont tous deux inspecteurs de police à l’APD (Atlanta Police Department). Jeune promue, Véga bénéficie de l’expérience de Simms, vieux briscard à qui on ne la fait pas. Ils sont en poste dans leur voiture de fonction, affectés à une opération de surveillance de la DEA (Drug Enforcement Administration), lorsque le portable de Vega sonne. C’est son frangin, a priori en très mauvaise posture, mais il n’a pas le temps de s’expliquer car un coup de feu met fin à la conversation. Morte d’inquiétude, Vega veut agir. Mais leur mission prime avant tout le reste. Simms décide donc d’activer la procédure, à la sauvage. Il pénètre dans les locaux, flingue tout le monde, envoie chier sa hiérarchie et rentre chez lui. Là, il présente à Vega sa meilleure amie : une superbe Camaro 396 (une bagnole, quoi). Sur la route qui les mène au frangin, ils doivent s’arrêter pour aider une jeune fille sacrément bien roulée qui a eu, semble t-il, un petit pépin de circulation. Mais les apparences sont trompeuses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
The ride se présente comme un recueil de 12 histoires courtes en noir et blanc, mises en images par plusieurs auteurs américains. A l’origine du projet (et au générique de l’album), Keven Gardner n’est pourtant ni scénariste, ni dessinateur : il est juste propriétaire d’une boutique de BD. Grand amateur en la matière, il a tout simplement réussi à réunir le gratin de la nouvelle génération d’auteurs de comics made in US, parmi lesquels Steven Gardner, Ron Marz, Brian Steelfreeze… A ce joli catalogue, illustré en fin d’album par des caricatures de Cully Hammer, il manquerait avant tout un petit sommaire. Chaque histoire s’articule autour de trois thèmes récurrents : une bagnole, des flingues, de l’action. Bref, ça sent bon la testostérone. Le fil rouge à toutes ces histoires, qu’elles soient indépendantes ou imbriquées les unes aux autres, est la bagnole : toujours la même Camaro 1968. Evidemment, étant donné que les styles graphiques des différents dessinateurs sont très changeants, on ne reconnaît pas forcément cette star d’une séquence à l’autre… Ce manque d’unité graphique constitue une des limites au projet. Certaines histoires réalisées à l’aide d’encrages bien appuyés sont magnifiques et saisissantes. D’autres s’inscrivent dans un découpage certes artistique, mais néanmoins confus ou encore noyé dans d’épaisses trames d’un gris très nébuleux… L’autre limite est la restriction narrative imposée par la récurrence des mêmes thématiques. En une douzaine de planches, il est en effet difficile de construire une histoire d’une portée très puissante. La majorité des auteurs arrivent néanmoins à livrer des anecdotes astucieuses et jouissives de violence pure. De quoi ravir les fans de Tarantino…