L'histoire :
En 1998, Ellen Forney s'apprête à fêter ses 30 ans. Son comportement l'amène à consulter un psychiatre, qui la diagnostique comme bipolaire. Elle était alors en pleine phase maniaque. L'acceptation de sa maladie est très difficile et elle plonge dans une profonde dépression. Elle doit alors lutter durant quatre ans pour se stabiliser. Puis elle écrit Une case en moins, où elle décrit cette période ainsi que les outils de rétablissement qu'elle a mis en œuvre. Le livre est publié en 2012 et depuis, elle reçoit énormément de remerciements pour son témoignage, ce qui l’amène à en écrire un autre, en inversant le principe : les éléments centraux qui le constitueront sont les outils de rétablissement, accompagnés parfois de son propre ressenti, de la façon dont elle a pu se les approprier, parfois avec ses difficultés propres. Une case en plus est un livre réalisé pour elle mais avant tout pour ceux qui cherchent un équilibre dans leurs hauts et leurs bas, dans leurs crises et leurs contrariétés.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ellen Forney est bipolaire et elle a l'immense mérite de ne pas s'être laissée enfermer par la maladie. Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec le DSM 5, c'est à dire la classification des maladies mentales qui fait partout dans le monde office de référence en la matière, la bipolarité a longtemps été nommée comme la pathologie des «maniaco-dépressifs». Elle se traduit donc pas des phases maniaques (grande agitation ou excitation, allant même jusqu'à l'exaltation), suivies de phases de profonde dépression. Avec Une case en moins, elle livrait un témoignage touchant de son parcours du combattant (il ne faut pas oublier qu'aux States, le système de santé n'a rien à voir avec le nôtre). Imaginez qu'à 30 ans, on vous diagnostique une pathologie mentale... Alors, ce nouveau livre traite du même sujet: celui qui ne peut pas être écarté de sa vie, mais sous un aspect différent, puisqu'Une case en plus explore les aspects thérapeutiques qui vont au-delà de la médications et de la chimie. De l'art-thérapie à la méditation, en passant par la respiration, par l'auto-évaluation et la sensibilisation aux signaux des premières manifestations des crises, tout est conçu ici pour aider les malades. Ils trouveront avec ce livre une sorte de guide de survie, qui a la particularité de ne jamais verser dans l'ego trip dramatique. Ce livre est non seulement didactique mais touchant car l'autrice fait passer le message en finesse, avec souvent de l'humour et une grande sensibilité. Un livre pour les malades, certes, mais qui permet à ceux qui ont la chance de ne pas l'être de mieux les comprendre.