L'histoire :
Même si elle est loin d'être belle, Mère Vertu a toujours été accueillie par le sourire des gens qu'elles croisent. Douce, gentille et douée de magie, elle vient en aide à tout ceux qui la sollicitent. Vivant à l'écart du village, elle trouve calme et solitude dans sa petite maison.Un soir, alors qu'elle repense aux nombreux enfants dont elle s'est occupée, elle rêve d'avoir une fille, rien qu'à elle. Sans le savoir, sa requête fut entendue au fin fond des ténèbres. Des semaines plus tard, Mère Vertu constate que son corps change et afin de se protéger, elle tente de lancer un sort de magie blanche. Malheureusement, Injure, l'ombre de l'ignorance, sortit des flammes et lui apprit dès lors qu'elle va avoir une fille mais qu'elle devra la partager avec son père maléfique. Mère Vertu sollicite alors les dryades et les nymphes afin de créer un lieu protégé : le Berceau. Mère Vertu accouche d'une petite fille qu'elle prénomme Honte. Celle-ci grandit auprès de ses nourrices mais un jour, elle se découvre des pouvoirs et se met alors à pervertir sa prison dorée, cherchant à connaître l'identité de son père...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Considéré comme l'un des coloristes les plus talentueux de l'industrie du comics, Lovern Kindzierski prend parfois le temps de scénariser. Si les plus anciens lecteurs l'ont vu à l'oeuvre sur Tarzan ou Lunatik, il a laissé mûrir durant plusieurs années un conte en trois parties intitulé Shame et qu'il publiera dès 2011 chez Renegade. Ce récit est entièrement compilé dans le présent ouvrage. L'auteur nous invite dans un monde où la femme la plus pure va donner la vie à l'être le plus malfaisant. Dès les premières pages, nous sommes happés dans l'univers proposé. La narration est subtile et malicieuse, se jouant parfois du lecteur pour mieux le fasciner. Usant en permanence d'un contraste entre la laideur et la beauté, Lovern Kindzierski se joue des apparences pour mieux nous prouver les véritables valeurs. Sur plus d'un point, on pourrait rapprocher Shame d'un récit de Neil Gaiman. C'est John Bolton qui se charge de mettre en scène ce conte. L'artiste britannique connu pour son style photo-réaliste nous fait forte impression de la première à la dernière page. Le mélange de techniques utilisé par Bolton fonctionne très bien et rajoute un cachet indéniable à cette trilogie parfois baroque mais définitivement envoûtante. Shame est un ouvrage à ne pas rater.
