L'histoire :
New York City, quelque part dans le futur. Les Ninjas Foot contrôlent la ville. Oroku Hiroto, le petit fils de Shredder et fils illégitime de Karaï est maintenant le chef du Clan des Foot. Il a massacré 10 ans plus tôt le clan Hamato : Splinter et trois des quatre Tortues. Il règne désormais en tyran sur la ville alors que la résistance menée par April O’Neil se cache dans les bas-fonds d’une New York cyberpunk, attendant de frapper un grand coup pour faire tomber son dictateur une bonne fois pour toutes. C’est alors que la dernière des Tortues Ninja (The Last Ronin) revient sur le devant de la scène, cherchant désespérément à venger l’honneur de sa famille en tuant Hiroto. Le passé des personnages séparés refait surface et les rassemble une dernière fois en une famille recomposée pour l’affrontement final entre le clan des Foot et le clan des Mutants.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Kevin Eastman et Peter Laird, deux faces d’une même pièce avec deux visions radicalement différentes. Pour Laird, le cœur des Tortues reste l’histoire et ses personnages, il voulait garder le contrôle créatif de son œuvre. Pour Eastman les tortues devaient évoluer en franchise quitte à dénaturer son œuvre tant que cela se vendait. Aujourd’hui c’est Kevin Eastman qui est à la tête des Tortues Ninja, et si, sur le papier, on attendait impatiemment de voir les dessins old-school en noir et blanc des deux créateurs des Tortues Ninja clôturer leur histoire, une courte déception nous envahit lorsque l’on ouvre le comics sur les pages aux dessins modernes et colorés. Déception qui s’évanouit vite tant les dessins sont soignés et magnifiques. Plusieurs artistes illustrent cette histoire, chacun ayant une période temporelle propre à un personnage. La colorimétrie est parfaitement maîtrisée. On ne boudera pas notre plaisir d’avoir quelques passages en noir et blanc dessiné par Kevin Eastman, mais on regrettera que Peter Laird n’ait pas été du voyage, ni pour les illustrations, ni pour la construction du scénario. En effet il a juste été contacté pour autoriser la reprise du pitch qu’il a co-créé dans les années 80 afin d’être utilisé dans ce comics. L’histoire est poignante, émouvante, surprenante, elle prend aux tripes. Les dialogues sont soignés et identitaires. Le lecteur fait une plongée dans un univers dystopique sombre, semblable à celui du comics d’origine fidèlement adapté par l’excellentissime série animée de 2003 chapeautée par Peter Laird, duquel il n’en sortira pas indemne. Série de 2003 dans laquelle un des épisodes marquants était basé sur ce même pitch. Épisode qui inspirera d’ailleurs The Last Ronin sur de nombreux points. Kevin Eastman oblige, s’il n’y a rien à redire sur l’ensemble du scénario et sur sa fin, on pourra toutefois reprocher l’ajout de l’épilogue. Inutile, il fait retomber la tension et l’émotion de son point culminant, et ne sert qu’à nous préparer à une suite si le succès est au rendez-vous. Si vous aimez les Tortues Ninja d’origine, la série animée de 2003 ou les histoires sombres et adultes de héros, The Last Ronin est le chef d’œuvre qu’il vous faut !