L'histoire :
La famille Locke pensait trouver le calme à Lovecraft. Or, depuis leur arrivée, ils doivent affronter de drôles de phénomènes... au point que les nuits de certains sont des plus mouvementées. Il faut savoir que leur mère est tombée dans l'alcool depuis que son mari a été assassiné par un lycéen. Ce lycéen les a même suivis jusque dans leur nouvelle demeure pour intenter à leur vie. Toutefois, celui-ci n'est plus une menace, aujourd'hui. Une autre, bien pire, rôde dans le manoir, utilisant les différentes clés magiques pour se mettre en quête de mystérieux objets. Dodge – c'est le nom que cette entité s'est donnée – use de manipulations en permanence. Pour servir ses desseins, il s'est lié d'amitié avec Tyler et a charmé Kinsey. Cette dernière échappe progressivement à son contrôle, lorsqu'elle se met à fréquenter Scot et Jamal, deux jeunes un peu allumés. Tyler, quant à lui, est souvent préoccupé par sa mère et il la console tant qu'il peut. A force de chercher, Dodge trouve une couronne, un objet capable de manipuler les ombres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette couronne des ombres est une confirmation : celle que Locke & Key est l'une des meilleures séries fantastiques de ces dernières années, aujourd'hui rééditée par Hi Comics. Au carrefour de Lovecraft et de Stephen King, la série est d'une intelligence rare. Joe Hill a beau être le fils du second susnommé, il a conquis bon nombre de lecteurs avec ses romans à la narration millimétrée. Mieux encore, pour son premier comic, il emmène ses lecteurs très loin... Ce 3ème épisode sacre véritablement les deux auteurs comme des références du genre. La mécanique mise en place par Hill est implacable. Les clés apparaissent au fur et à mesure et à chacune d'elle, de nouvelles capacités s'ouvrent aux personnages. L'histoire alterne les focus sus les différents membres de la famille. On s'émeut de voir la mère sombrer, alors que sa fille essaie de remonter la pente en testant ses limites. Les protagonistes sont de plus en plus attachants et leurs relations formidablement bien décrites. On reste aussi captifs devant les gestes de Dodge qui, telle une ombre, intrigant au possible, se faufile partout sans être vu et provoque des sueurs froides. Le récit s'exprime pleinement dans les planches de Gabriel Rodriguez. Le dessinateur confirme sa grande maîtrise des cadrages, de la gestion des ambiances et surtout de la finition d'ensemble. On note également l'utilisation de pleines pages, le temps de séquences mémorables. Locke & Key continue donc sa belle montée en puissance...
