L'histoire :
Jones est un loup-garou. Mais surtout, c’est un père minable. Séparé de son ex-femme, il vit dans un taudis avec ses deux fils, Jaxon (10 ans) et Diesel (8 ans), eux aussi loups anthropomorphes. Pendant que Jones passe ses journées à fumer, se droguer et avoir des rapports sexuels complètement débridés, les gamins essaient tant bien que mal d’occuper leur été, tout en étant les témoins direct des dérives de leur père. Un après-midi particulièrement glauque, Jones force Jaxon à tirer sur un bang avant de les envoyer jouer dans un parc, où ils échappent de justesse à un prédateur sexuel. Ils rentrent chez eux pour retrouver leur père tellement défoncé qu'ils doivent le mettre au lit et nettoyer après lui. Le lendemain, Jones a une révélation : il va devenir le meilleur papa du monde. Bien entendu, ce n’est absolument pas ce qui va se passer et les choses ne vont faire qu’empirer.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cet album, Simon Hanselmann nous embarque dans les aventures déjantées de l’un de ses personnages emblématiques : Werewolf Jones, l’archétype du père indigne, flanqué de ses deux gosses laissés à eux-mêmes. Présenté sous une forme qui pastiche ironiquement les carnets de vacances pour enfants, avec à la fin quelques jeux et activités volontairement douteux, le récit joue à fond la carte de l’humour noir et du mauvais goût assumé. L’absurde règne en maître, mais il sert ici une satire outrancière des pires comportements parentaux. Si l’intention critique est claire, le propos franchit souvent des limites difficiles à défendre. Les allusions à la pédophilie, à la zoophilie ou au sexe contraint sont trop présentes pour que le malaise laisse place au rire. L’outrance permanente finit par étouffer l’humour, même noir. Graphiquement, Hanselmann reste fidèle à son style : un trait simple mais expressif, une mise en couleur réussie, et une atmosphère moite, crasseuse, qui colle parfaitement à l’univers dégénéré de ses personnages. Rien n’est laissé à l’imagination : c’est cru, explicite, frontal.