L'histoire :
Un prêtre donne l’extrême onction à un grand malade. Il partira dans quelques minutes et plus aucun soin ne pourra l’empêcher. Le prêtre bénit le pauvre homme et lui fait un signe de croix sur le front. Mais ses doigts laissent une trace étrange, un grand trait rouge qui forme un cercle concentrique, comme si deux lames tourbillonnaient en son centre. Cet étrange signe luit d’une couleur rouge irréelle. Mais la famille ne semble pas remarquer ce phénomène surnaturel. Les médecins débranchent le corps et le lent bruit terrible du cardiogramme résonne de façon lugubre. Pourtant, le son ne devient pas continu, comme si le coeur du malade continuait à battre. C’est pourtant impossible et le médecin s’inquiète. Tout autour, des malades en fin de vie se réveillent également et l’un d’eux hurle de douleur. Il crache énormément de sang et toute sa couverture en est totalement recouverte. Il crie à l’aide et demande à ce qu’on le tue. Personne ne le remarque mais il a aussi cette marque rougeoyante sur le front. Le médecin et la famille l’a aussi. Et même le prêtre ! Mais que se passe-t-il ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les aventures de Jessica Harrow continue dans le deuxième tome de Grim. Et si on n’est pas totalement dans l’univers du conte, on s’en rapproche un peu malgré tout. A grand coups d’allégorie et de personnages mystiques, Stéphanie Phillips en fait des tonnes dans le surnaturel et l’étrange. A tel point que même le récit devient morcelé et l’on assiste à des saynètes pas toujours reliées et pas toujours très claires. On le sait, l’au-delà est obscur mais on aurait hein aime un peu plus d’explications et de liens entre les différents passages. Il faut se laisser guider par cet étonnant voyage dans le monde des morts et ne pas trop réfléchir. A mi-chemin entre l’univers onirique de Neil Gaiman dans Sandman et l’univers de Rocky Horror Picture Show, le ton se durcit avec des scènes violentes et sanglantes. Jessica elle-même semble un peu perdue dans tout cet imbroglio mais le voyage dans l’au-delà reste quelque peu fascinant. Que ce soit par l’ajout de personnages étonnants et charismatiques (les Parques version Disney) ou par les portails fantasmagoriques, l’irréel a un côté attirant et envoûtant. Certainement parce que le dessin ciselé de Flaviano et les couleurs saturées de Rico Renzi ajoutent une belle immersion, sans compter les sublimes couvertures de Justine Florentino. Un album « trompe-la-mort » qui fait son office.
