L'histoire :
Jimmy est heureux, si l’on peut dire : son père est mort et ce ne sera pas une grande perte. Son emprise sur lui, son aura malsaine, le passé tumultueux qui les oppose, tout cela a désormais disparu. Pourtant, la mort n’efface pas tout et Jimmy sait que ce bon vieux Sangster est encore en lui. Alors, pour trouver des réponses et peut-être pour en apprendre plus sur un père qu’il a finalement peu connu, il se rend dans sa maison à Philadelphie. Retourner dans les lieux de son enfance lui fait mal, évidemment, presque aussi mal que les coups qu’il recevait régulièrement d’un père autoritaire et imbu de sa personne. Après avoir arpenté les pièces d’un passé qu’il aurait bien voulu oublier, il tombe sur un journal intime. Pour un flic, écrire un journal, c’est pas commun. Après tout, maintenant qu’il est là, autant « tuer » le temps et se plonger dans ces notes. Même s’il a peur de ce qu’il va trouver, il peut aussi en apprendre plus sur ce qu’il s’est passé lors des derniers jours de feu Sangster. Jimmy va vite découvrir que son paternel était sur une affaire très particulière. On pourrait même dire totalement délirante pour le commun des mortels !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Huginn & Muninn est en ce moment submergé par une vague d’horreur avec des titres qui vous feront frémir. Voici le dernier en date, Killadelphia, qui sonne le retour d’une figure bien connue des lecteurs, à savoir : le vampire. Dès le début, c’est le récit (et non les canines) qui prend à la gorge. En effet, la prolifération des voix off de chaque personnage important apporte un ton inédit et sarcastique. Le mythe vampirique est également traité de façon impitoyable, créant une histoire glaçante et inquiétante. On adore le début caustique et parfaitement écrit. Rodney Barnes parvient à renouveler le genre avec un style moderne et un mélange doux-amer de polar et de fantastique. Or si l’ambiance a été travaillée, le reste est plus rapidement expédié. De sorte qu’on passe trop rapidement sur des révélations pourtant fracassantes. L’action prend le pas sur la crédibilité, mais dans ce domaine, les amateurs sont servis ! La menace vampire et l’invasion des suceurs de sang explosent de façon jouissive. Barnes rajoute une touche originale en expliquant le premier vampire avec, en toile de fond, un message politique acerbe. Pour autant, ce qui tue vraiment, ici, c’est le visuel. Jason Shawn Alexander livre une performance noire délicieuse avec des audaces graphiques et un réalisme à couper le souffle. Ça va saigner !
