L'histoire :
Il y a longtemps, alors que les moineaux remplissaient encore le ciel comme une nuée dense comme la nuit, dans une contrée tellement reculée que le Roi ne l'avait pas encore revendiquée, vivait une jeune femme. Une nuit, alors que l'aube se levait à l'horizon, un chasseur, à la fin de sa longue marche, vit une jeune femme pratiquer la magie. Bombardée de cailloux, de flèches et de lances, la jeune femme avait été contrainte de quitter la village pur se réfugier au cœur de la forêt qui l"avait accueillie. La Sorcière, comme ils l'appelaient, n'était jamais plus réapparue. Aussi rapidement et merveilleusement que l'automne, le temps passa et ce qui était alors un petit village devint une Cité et le Roi revendiqua alors la forêt. Un grand château fut construit, dans lequel vivaient le jeune Roi, la Reine et leur fille la Princesse. Bientôt, le Roi et la Reine célébrèrent la naissance d'un Prince, leur héritier. Le jour de la naissance de son fils, le Roi partit couper l'arbre le plus haut de la forêt, afin d'en faire une grande couronne qu'il donnerait à son fils lorsqu'il hériterait du trône. les plus grandes branches du plus grand arbre... On les disait si hautes qu'elles pouvait capturer les étoiles dans leurs ramures et détenir des pouvoirs magiques. Cependant le grand arbre était aimé du Seigneur de la forêt...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
The Story Teller a remporté un franc succès dans les pays anglophones et il suffit d'en lire un épisode pour comprendre pourquoi. Le concept est simple : confier à un auteur l’adaptation d'un épisode de la série télé Monstres et Merveilles, imaginé par Jim Henson, qui n'est autre que le créateur de Dark Crystal. Les artistes qui ont accepté ont donc eu la tâche de se charger de l'écriture (souvent une réécriture qui va bien au delà de la simple transposition) et des dessins. Par conséquent, et à nos yeux ce n'est absolument pas anodin, chacun d'entre eux travaille en «artiste complet». Après un remarquable tome 1 consacré aux légendes qui mettent en scène des dragons, ce sont donc les Sorcières qui sont à l'honneur de ce numéro 2, pour quatre nouvelles friandises. C'est SM Vidaurri (Iron ou la guerre d'après, Five Ghosts) qui ouvre le bal, avec une histoire dans laquelle il mixe les légendes du Maître de la Forêt avec elle de l'Oie magique. Il choisit d'ailleurs une narration qui se base sur des illustrations plus que sur des séquences, mais le résultat est enchanteur. Puis vient le tour de Kyla Vanderklugt, dont c'est la première édition en France. Elle est l'artiste qui signe la couverture et aussi le chapitre le plus marquant du livre, en reprenant la figure japonaise de la Sorcière des Neiges. Avec cette histoire, elle marque non seulement l’œil mais aussi l'âme, car la morale de cette histoire pourrait être que l'amour est plus fort que la peine, la trahison et la malédiction. Beau et émouvant. Matthew Dow Smith (Ten Grand), ajoute sa pierre à l'édifice en nous amenant au royaume irlandais de Tir na nOg, abri des amours maudits d'Oison et Niamh. Son trait épaissi par l'encrage et ses couleurs sombres confèrent un aspect résolument moderne à cette aventure tragique. Enfin, c'est Jeff Stokely (Six-Gun Gorilla, Batman, Terminator : Sector War) qui ferme le bal, en nous régalant d'une Baba Yaga comme on les aime. Voilà, cette série a tout pour fédérer, toutes générations confondues.
