L'histoire :
Katchoo et Francine ne se parlent toujours plus. La première, la trentaine annoncée, s’est laissée prendre par son métier d’artiste qui ne le lui rend – jusqu’à présent – que modérément. La seconde ne goûte que modérément, de même, le passé résurgent de sa mère, ex-star du porno dite « Mary Midnight » ! Toutes deux sont néanmoins restées en contact avec David, leur ami et confident. David ne supporte naturellement que très modérément leur bouderie, qu’il ne comprend pas, en adulte qu’il est (ou aime à se comporter). Par ailleurs, la terrible Tambi, après enquête, nous apprend que l’état de santé du jeune homme cache peut-être quelque chose ? Ces derniers temps, il lui arrive d’avoir des étourdissements soudains et passagers, l’obligeant à s’isoler longuement aux toilettes, par exemple. Reste Casey, LA sexe bombe woman, blonde et pulpeuse à souhait, entièrement refaite de la tête aux pieds. Alors, quand cette dernière sonne à la porte du Dom Juan contrarié (au regard de son amour charnel pour Katchoo) pour lui avouer qu’il est l’homme de sa vie, on ne sait que prédire, du meilleur ou du pire ?...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Là, cette fois, c’est sûr, ça sent la fin ! Terry Moore va jusqu’à recourir à un ressort scénaristique éculé, mais qu’il avait jusqu’alors évité : la maladie incurable. Ou présentée comme telle... Et telle une nouvelle ironie du destin, c’est sur le personnage du trop gentil David que cela échoit. A croire que l’auteur ne supporte pas les êtres trop bien portant. A croire aussi qu’il aime tant ses personnages, qu’il adore les voir souffrir pour mieux s’étreindre en suivant et rebondir, grandis, quelques temps après ! Une démarche sans doute un brin sadomasochiste, mais réjouissante sur le plan du divertissement – si on en croit le plaisir de lecture. Car jamais l’on ne s’ennuie, une fois de plus, dans ce « reality comics » à nul autre pareil. On aimerait voir Francine, Katchoo et les autres se mouvoir sur les planches, chanter la chanson en ouverture, peindre en live, etc. La série a réservée déjà tant de surprises, qu’on ne sait plus très bien s’il faut s’aventurer à quelque conjecture. Que nous réserve le dernier volume ? Tragique, comique, expansif, ouvert, et encore tout cela et bien plus, c’est sûr aussi. Qui regrettera-t-on le plus ? C’est quand ils partent, dit-on, qu’on reconnaît les meilleurs. David était, d’un certain côté, le meilleur des siens. Néanmoins, il n’est pas encore parti et la bataille à laquelle se livrent Tambi, Casey et Katchoo pour son sex-appeal est la seule chose tangible à ce moment. Qui l’aurait cru, vraiment ? La réunion de ce pénultième tome ne présagerait donc en rien de l’issue de ce vaudeville moderne. Un avant-goût du paradis…