L'histoire :
Francine est partie un jour de pluie, sans se retourner. Et depuis, le temps semble s’être arrêté pour Katchoo. Ou plutôt, comme elle le confie justement à sa psy, le minuteur d’une bombe à retardement a été activé. Francine est partie vivre à l’autre bout du pays, en compagnie de son chirurgien de mari et Katchoo peint pour l’oublier. Pour l’oublier ou la fixer encore plus dans son souvenir. Car la première expo que s’apprête à donner la nouvelle artiste est remplie de portraits de la belle (et maintenant) épouse. Bien accueilli par le public, « 100 nus » attirent, lors de son vernissage, une foule d’amateurs et amis curieux d’une réussite annoncée. Freddy est par exemple époustouflé par une toile de près de dix mètres de haut, représentant Francine en majesté. Quel con il fut de ne l’avoir pas retenue lorsqu’elle était sienne ! Oui, le fantôme de Francine règne sur le cœur de ceux qu’elle a quittés. Katchoo a appris à (sur-)vivre avec ce manque. Mais pour combien de temps encore ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La parenthèse refermée du 14e numéro relatif au passé de David Quin, ce 15e volume s’ouvre sur le souvenir du départ de Francine, un jour de pluie. Partie vivre au bras de son mari à l’autre bout du pays, Francine n’est plus qu’un souvenir pour Katchoo, mais un souvenir bien vivace. Une séparation virant à l’obsession même, qu’elle tente de fuir dans la peinture. Malheureusement, les toiles de la nouvelle artiste sont pleines de son aimée… Le mariage de Francine avec Brad a ouvert une réelle cassure dans l’histoire de Strangers in Paradise. Laissée seule, Katchoo est méconnaissable de tempérance et d’amabilité. Francine, elle, n’apparaît qu’en fin d’album, mais son fantôme habite les esprits et planches précédentes. Les digressions sont aussi nombreuses – autour du personnage tragi-comique de Freddy notamment – l’occasion pour Terry Moore de varier les plaisirs graphiques et de donner une meilleure mesure de son trait. En dehors de ces « récréations » narratives, certaines cases de cet opus pêchent en effet par une pauvreté des fonds. Le lecteur sait néanmoins que le sel de cette série originale réside ailleurs, dans son script génial. Un tome de transition, donc, au contenu un brin disparate, en attendant une prochaine réunion ? Et Pan ! Revoilà les Parker girls !