L'histoire :
En Angleterre, il y a 23 années de cela, 12 personnes naquirent simultanément. Quinze ans après, la fin du monde eut lieu et rien ne fut plus jamais comme avant… Se réveillant avec la lumière du jour, KK a du mal à se rappeler comment elle a pu finir dans le même lit qu’un inconnu. La jeune femme n’a guère le temps de réfléchir, que son ami Connor l’appelle par télépathie. Il l’avertit que dans leur quartier de Whitechapel, une jeune femme nommée Alice vient d’arriver, un fusil à la main, cherchant Mark pour le buter. Ce dernier est un « Freak Angel », une des personnes possédant des pouvoirs, mais qui fut chassé pour des actes horribles. KK se rhabille, enfourche sa moto à vapeur et vole vers Connor. Le jeune homme n’a pas attendu et s’est rendu à la rencontre de l’intruse afin de la prévenir que Mark n’est plus ici. Alice le menace mais alors que Connor scanne ses souvenirs, elle est assommée par un bidon d’eau envoyé quelques mètres plus haut par KK. La Freak Angel est persuadée que leur ancien compagnon, Mark, manipule l’esprit des gens afin de les tuer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les lecteurs de comics ont forcément déjà entendus parler de Warren Ellis, un scénariste britannique dont la verve acide s’est baladée sur de nombreux titres, apportant à chaque fois bon nombre d’idées. Avec Freak Angels, l’auteur s’est lancé dans un pari plutôt osé : publier sur le net une série en entier. Rien d’étonnant pour cet artiste toujours à l’affût des moindres progrès technologiques, qui s’est, pour le coup, associé à un artiste inconnu jusqu’ici, Paul Duffield. Tous deux réussissent à créer un univers totalement original où un groupe de personnes possédant des capacités psychiques, les Freak Angels, essaient de survivre après un monde qu’ils ont eux-mêmes amené à sa fin. La narration habituellement très dynamique d’Ellis surprend ici par le temps pris pour installer chaque personnage, on découvre KK, puis Connor, puis Sirkka etc. Malgré un rythme assez lent, on ne s’ennuie jamais, certainement en raison de dialogues très travaillés (une habitude chez Ellis), et une traduction de qualité. En mélangeant une ambiance post-apocalyptique à une atmosphère mystérieuse, Freak Angels possède une base scénaristique solide qui devrait véritablement s’épanouir dans les 5 tomes à venir. La publication sur le net aurait pu présager d’une certaine irrégularité dans les dessins… Or sur peu de cases par pages (4 en moyenne), Paul Duffield montre un trait fin et détaillé, dont le style montre une véritable influence du manga, à l’instar par exemple des frères Luna sur Ultra. Duffield assure lui-même la colorisation, pour un visuel qui en déstabilisera peut-être quelques uns de prime abord, mais les convaincra bien vite. Premier comics pour Le Lombard et premier succès, Freaks Angels introduit de la meilleure des façons un récit qui risque d’être extrêmement palpitant.