L'histoire :
Depuis que la famille Locke est venue s’installer à Lovecraft, dans le Massachusetts, de curieux phénomènes se produisent. Le cadet de la maison, Bode, ne cesse de faire d’étonnantes découvertes. Les plus étonnantes sont sans conteste ces clés qui octroient de curieux pouvoirs. La première, par exemple, permet de déverrouiller une certaine porte et de se transformer en fantôme. Avec la seconde, une fois enfoncée à l’arrière de son crâne, elle permet de regarder à l’intérieur de sa propre tête et d’y voir certains souvenirs. Bode montre aussitôt cette découverte à son frère et à sa sœur... ceux-ci se rendent compte qu’en retirant du crâne un souvenir imagé, s’en rappeler devient dès lors impossible. Tyler, l’ainé, teste sur lui une autre possibilité. Si l’on peut faire sortir de mauvais choses, pourquoi ne pas en faire rentrer ? Il insère ainsi son livre de cours et le résultat ne se fait pas attendre : le lendemain, à l’école, son professeur et ses camarades sont étonnés de ses progrès... L'un de ses amis, un dénommé Luke, fait tout pour devenir très proche de lui et de sa famille. Celui-ci a un comportement fort étrange et rappelle au vieux professeur d’histoire un élève qu’il a eu, il y a plusieurs dizaines d’années…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La lecture du premier opus avait laissé les amateurs de fantastique dans l’expectative. Avec Locke & Key, Joe Hill, le fils de Stephen King, a créé un univers que son paternel ne renierait pas. Introduit par une préface drolatique et dithyrambique de Warren Ellis, le récit se déguste à partir d'un cocktail subtil d'ingrédients parfaitement en place. Après l’effrayante fille du puits et la clé permettant de devenir un fantôme si l’on emprunte une certaine porte, le scénariste amène logiquement une seconde clé offrant cette fois la possibilité de retenir ou d'éliminer des informations de notre crâne. Un atout pratique mais dangereux, comme Joe Hill le montre tout au long de ces cinq chapitres. L’aspect fantastique est toujours aussi présent et le romancier montre un savoir-faire proprement hallucinant en la matière. Aucune info n'est inutile : le moindre détail trouve son sens, savamment indispensable au bon déroulement de l’histoire. Toujours limpide, la narration captive et à peine l’ouvrage est-il refermé, que point l’envie de lire le suivant. Le dessinateur Gabriel Rodriguez réussit lui aussi un véritable tour de force : le chilien montre une application de chaque instant. Un trait extrêmement convaincant, qui promet de demeurer au top. Un indispensable pour les amateurs du genre...