L'histoire :
Pour sauver les terres sacrées de Tyr Nan Og menacées par les démons des mers, Slaine McRoth a conclu un pacte avec l'envahisseur fomor. Hélas, il est trahi par l'ennemi qui assassine sa femme, Niamh, le soir même de la trêve. Le Roi des tribus d'Irlande ne peut souffrir un tel affront. Mais pour sauvegarder son peuple des Terres de l'éternelle jeunesse, il fonde une alliance contre-nature avec les Atlantes. Cette stratégie s'avère aussi hasardeuse que vaine et c'est un nouvel échec. Il ne reste plus à Slaine que le recours à Danu, la déesse Terre elle-même, à qui il devra prouver qu'il est digne de son aide. Revenu de l'Autre Monde, il est à nouveau investi du spasme de furie et se met en quête de tuer Odacon, l'entité indicible qui règne sur les fomors. S'il survit à ce combat, il pourra alors retrouver sa seule famille, son fils Kaï, parti il y a des années…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'enthousiasme provoqué par l'annonce de la reprise de la série était retombé comme un soufflet à la lecture des deux premiers tomes. La faute à un scénario ultra-bourrin qui ne laissait plus aucune place au mystère et encore moins au lyrisme qui caractérisaient les albums initiaux. Quant aux dessins de Langley, leur traitement informatique rompt radicalement avec le visuel initial, très proche des peintures à l'aérographe (qui a pu oublier Simon Bisley ?). Certes, le spectaculaire est au rendez-vous : les litres d'hémoglobines giclent et les membres se font trancher comme des petits pains... mais au-delà de cette boucherie façon héroïc-fantasy, les deux volumes précédents sonnaient terriblement creux. C'est donc sans grande conviction qu'on a entamé la lecture cette fin de trilogie. Quelle ne fut pas notre surprise de voir émerger, page après page, un sentiment plutôt plaisant. Après un combat une nouvelle fois des plus gores, on est entraîné dans une suite de chapitres qui, enfin, renouent avec la tradition de la quête. On assiste aussi à des variations de rythmes : les décors prennent de l'ampleur et incitent à la contemplation. Les plaines enneigées et l'immersion dans la Loch et le chapitre de conclusion (Le Carnaval) permettent à la palette de couleurs de s'élargir et de s'affranchir des rouge-sang et jaune-feu jusque là omniprésents. Le plus appréciable demeure la reprise de personnages-clés : le Dieu cornu, Ukko, Kaï. Pour conclure, ce tome est le meilleur des trois. Une sorte de happy-end !