Cette année, la Comic Con Paris a fait la part belle à la revue culte britannique 2000AD. Parmi les invités d'honneur du salon et de l'éditeur Delirium, Pat Mills figurait en bonne place et à raison. Marquant depuis les années 70 les lecteurs avec ses univers originaux, ses personnages marquants et ses récits soignés, il est resté depuis toujours aussi inspiré mais également très accessible pour ses nombreux fans. Bien sûr, lorsqu'une telle légende est présente, il nous devait d'aller l'honorer et la questionner de nouveau sur son parcours époustouflant, mémorable et inégalable ?
interview Comics
Pat Mills
Quel bilan tires-tu de 2000AD aujourd'hui ?
Pat Mills : 2000AD a eu un gros impact sur les lecteurs de comics britanniques. Beaucoup ont même été jusqu'à dire que le magazine avait changé leurs vies. Dans mon livre, Be Pure, Be Vigilant, Behave! – une expression bien connue des fans de 2000AD –, je cite beaucoup de lecteurs qui racontent l'importance 2000AD a pu avoir pour eux. Et je pense que la principale raison de l'importance de cet impact est qu'une grande partie des œuvres de fiction britanniques est produite par l'establishment. Je ne sais pas ce qu'il en est en France mais, en Grande-Bretagne, c'est très moche. Et du fait même de la normalisation de ce fait, personne ne trouve ça étrange. En fait, « étrange » n'est pas le mot ; en réalité, on devrait trouver ça sinistre. Tous les grands héros sont des figures de l'establishment : ils sont riches, issus de la classe moyenne ou supérieure. Sherlock Holmes, James Bond, Richard Hannay – le héros des romans de John Buchan – et ainsi de suite. Aux États-Unis aussi, les héros sont riches. Et on les admire ! Les corporations font ça délibérément. Pour moi, ce qui comptait, c'était que mes comics mettent en scène des héros issus de la classe ouvrière, c'est à dire des héros qui partent du bas et qui réussissent, que ce soit à travers des batailles comme dans La Grande Guerre de Charlie, avec un soldat ordinaire qui survit à la Grande Guerre ou encore Judge Dredd, qui n'est en définitive qu'un juge parmi d'autres, un fantassin – il n'est pas Chief Judge. 2000AD a eu gros impact, donc, mais je ne trouvais pas – et c'est encore le cas aujourd'hui – mon travail particulièrement impressionnant. Ce que je me disais, par contre – et passe-moi l'expression –, c'est : « Putain, mais ils font quoi, les autres ? Qu'est-ce qui se passe ? ». Quand on regarde la musique rock: c'est subversif, risqué et expérimental mais dans les comics, rien de tout ça... Ma théorie personnelle – théorie qui m'a valu quelques soucis –, c'est que l'industrie des comics britannique est très conservatrice et vieux jeu. Je ne le savais pas, quand j'ai débuté. J'avais les cheveux longs et je pensais que c'était comme dans le monde de la musique. Tiens, preuve s'il en est : l'industrie du comics Britannique traîne à se mettre au support digital. À contrario, je ne m'attends pas à ce que le public français se jette dessus : vous adorez le papier, vous êtes pardonnés [rires], mais en Grande-Bretagne, le support papier n'est pas le même : on ne fait pas de beaux ouvrages, joliment reliés. C'est souvent de la daube, pas vrai ? Pareil en Amérique. Là-bas, faut dire ce qui est, leurs albums physiques sont très moches, ridiculement petits mais eux, ils ont adopté le format digital. Les comics britanniques sont très conservateurs et, quand j'ai commencé ce métier, j'ai rencontré une formidable opposition de la part de personnes très conservatrices. Et c'est probablement ce qui pouvait m'arriver de mieux parce que, quand on rencontre une telle opposition, on est amené à faire d'autant plus d'efforts. Si tout le monde avait été cool avec moi, peut-être que j'aurais disparu sans laisser de trace.
Toi qui travaille pour les éditeurs du monde entier, comment expliques-tu qu'en France, nous ayons une vraie méconnaissance des univers de 2000AD ?
Pat Mills : On a une expression, en Grande-Bretagne, et je pense que vous avez son équivalent, en français : le « gorille dans le coin. » On emploie cette expression lorsqu'il y a un problème que l'on n'ose pas évoquer [NDT: en fait, il n'y a pas vraiment d'équivalent, en français]. On a ce type de problème, avec Judge Dredd. Ce n'est pas grave au point de nuire au personnage en soi mais ça l'est assez pour nuire aux films. Les gens aiment dire que le premier film était nul à cause de Stallone et que le deuxième n'a pas marché parce qu'il a été mal vendu. Des excuses, tout ça. Le vrai problème, avec Dredd – et je pense que les lecteurs français l'ont tout de suite perçu – c'est la nature fasciste du personnage. On peut résoudre ce problème, il existe des solutions mais on n'a jamais vraiment tenté de les appliquer. Par exemple, je pense que Dredd devrait faire l'objet d'un plus grand nombre de critiques. On devrait le confronter plus souvent. Parmi les autres personnages de 2000AD, il y en a un autre qui est très connu dans le reste de l'Europe, c'est Slaìne. Il y a quelques années de ça, les éditions Zenda ont publié ses aventures, avec le Dieu Cornu, tout ça. Et le succès a été immédiat, dans toute l'Europe : en Pologne, en République Tchèque, etc. Ça a été republié, par Soleil ou Delcourt, je crois, et aussi chez Nickel – qui a disparu entretemps, j'ai cru comprendre. Donc la question est : qui sera le prochain éditeur, en France ? Le Dieu Cornu est sorti en Grand Bretagne dans ce qu'on appelle une édition mainstream, chez Hachette, un distributeur français. Et ça a été le plus gros succès de Hachette, là-bas. Je crois qu'il faudrait trouver le moyen de ressortir cette histoire, ici. Toutes les histoires ne conviennent pas nécessairement au public français.
Peut-être faut-il appliquer une sélection, à la manière de que fait Délirium ?
Pat Mills : Oui, Délirium l'a bien compris. Il faut appliquer une sélection. Ils font Dredd, mais pas tout : uniquement les meilleures histoires, ce qui est important. Personne n'a envie de lire les mauvaises histoires ! [rires] Mais Délirium s'attaque aussi à un autre personnage qui a une importance particulière à mes yeux car j'ai précédemment travaillé sur des comics destinés aux jeunes filles, et c'est Misty. Vu l'intérêt qu'a toujours porté le public féminin aux comics, Misty – qui est un comics féminin teinté de surnaturel – a du potentiel, ici, en France. Si on sélectionne les histoires adéquates – et je crois que Laurent [Lerner] va faire un super travail –, je pense que Misty n'en rencontrera qu'un succès plus important. Il m'a fallu 17 années d'effort pour parvenir à faire rééditer Misty au Royaume-Uni. C'est ressorti et ça a très bien marché. Il y a une chose dont le public français n'a pas réellement conscience mais qui a une importance capitale au Royaume-Uni, c'est qu'à l'époque où ces comics sont sortis, les filles lisaient plus de comics que les garçons ! C'est évident ! Les femmes lisent plus que nous ! Elles lisent plus de romans, elles lisent plus de magazines et, bien entendu, elles lisent plus de comics. Les comics destinés aux filles faisaient le double des ventes de ceux pour les garçons ! Il y en avait un qui se vendait à raison de 250000 exemplaires par semaine ! Ok, il était vendu à 3 pence ou quelque chose comme ça, mais quand même ! Ça fait un paquet d'exemplaires ! Et la raison pour laquelle ces comics-là ont disparu, c'est que tout le monde s'en foutait. Ce sont surtout des hommes, comme moi, par exemple, qui écrivaient ces histoires parce que les journalistes femmes ne voulaient pas travailler sur des comics, elles préféraient encore travailler pour des magazines de mode. C'est vrai, elles détestaient les comics. C'est un peu de leur faute, si ces comics ont disparu. De l'autre côté, nous, les mecs, on s'éclatait à écrire ces histoires effrayantes. Moi, je demandais à mes filles, des jumelles, ce qu'elles auraient aimé lire comme histoires, quels personnages elles auraient voulu voir dans ces histoires. Ça apportait une touche de réalisme à l'ensemble. J'espère donc un retour de ces comics, ce serait une très bonne chose.
Le public féminin est de plus en plus représenté, que ce soit à travers les publications ou par sa présence lors d’événements comme la Comic-Con.
Pat Mills : Oui. Je fais pas mal de conférences, dans les facs. En Grande-Bretagne, on donne des cours pour apprendre à écrire, illustrer et produire des comics. Et, systématiquement, 60 à 70% des étudiants de ces cours sont des femmes. Ça a nécessairement un impact sur le marché.
Dernièrement, des épisodes censurés de Judge Dredd sont ressortis. Comment expliques-tu leur censure à l'époque ?
Pat Mills : Quand on produit un comics, et c'était tout particulièrement mon cas à l'époque où je produisais 2000AD, on acquiert un certain instinct vis-à-vis de ce qui peut, ou pas, être publié. Et le truc, c'est de regarder le matériau en question avec les yeux de l'establishment en se demandant « est-ce que ça va m'attirer des ennuis ? ». Si oui, alors il faut changer quelque chose. Je suis devenu très doué pour ça parce que c'est comme ça qu'on survit. Et ces histoires de Dredd qui ont été par la suite interdites employaient des noms de marques déposées : Géant Vert, Burger King, Tate & Lyle Sugars, etc. Aujourd'hui encore, si tu fais ça, tu vas avoir des problèmes. Je ne devrais pas dire ça mais je vais le dire quand même : c'était idiot de notre part, une erreur d'amateurs. Je sais que tout le monde dit « Oh, la censure, c'est terrible » mais en vérité, c'était une belle connerie de notre part ! Et puis regarde Rank Xerox ! Ils ont dû changer son nom en RanXerox parce que c'était déposé ! C'est clair que les gars de Rank Xerox ont regardé la BD et ont vu ce personnage, accompagné d'une gamine de 14 ans ou moins et ce sont dit « On n'a pas envie que nos produits soient associés à ça ! ». Ils devaient bien le savoir, les auteurs, qu'ils prenaient un risque avec ça. Et si tu commences à sortir des trucs du genre « MacDonald's, c'est de la merde » ou un truc du genre – même si c'est pas ce qu'on a dit –, c'est un risque. Et la solution, bien souvent, consiste à légèrement modifier les noms. Par exemple, le Géant Vert devient l'Ogre Bleu ou quelque chose comme ça. Ok, c'est pas terrible mais c'est l'idée : tu le changes un petit peu et après, tu peux être aussi méchant que tu le souhaites ! Pour moi, c'était une erreur éditoriale. Alors oui, c'est cool aujourd'hui de se dire « Hééé, on ressort toutes ces histoires censurées, c'est cool ! » mais n'empêche, à l'époque, c'était bel et bien une grossière erreur de notre part que de les avoir faites. Et en plus, les histoires ne sont même pas de moi. Les gens viennent me voir et me disent « Ça doit vous faire plaisir que vos histoires ressortent » car ils pensent qu'elles sont de moi, mais non, pas du tout.
Tu as créé tellement de personnages, pour lequel conserves-tu une tendresse particulière ?
Pat Mills : De manière générale, je dirai Charlie, de La Grande Guerre de Charlie , parce que c'est une histoire pacifiste et qu'elle a eu un véritable impact en décidant des gens à ne pas rejoindre l'Armée – plutôt cool, non ? [rires] Dans 2000AD... Hmm, difficile. J'aurais à choisir entre Slaìne et Nemesis. Peut-être Nemesis dans la mesure où c'est une attaque envers l'église catholique et que je trouve que c'est une bonne chose.
La question qui tue : Aura-t-on un jour la chance de revoir Marshall Law ?
Pat Mills : Argh ! Je dirais que non. Tu le sais peut-être déjà mais, il y a 6 ans, Kevin [O'Neill] a été approché par des gens de DC Comics alors qu'il était à San Diego et qui lui ont dit « Est-ce que ça vous dirait d'illustrer un crossover Batman-Marshall Law ? » Comment dire non à ça, hein ? Alors on leur a dit oui mais on les a quand même prévenus « Vous avez bien conscience de la nature des histoires de Marshall Law ? Vous imaginez bien comment ça va se dérouler, avec Batman ? » [rires] Et ils ont dit « Pas de souci, allez-y, envoyez-nous un synopsis ». Donc, avec Kevin, on a écrit l'histoire : une histoire très cruelle, très dure. Je vais te donner un exemple : un type va à la rencontre des Batmen issus des différents univers et les ramène dans celui de Marshall Law. Et ils y passent tous ! On voit un tas de, peut-être 1000 Batmen, tous morts ! Et aussi quelques Alfred et deux ou trois Robins ! C'est un carnage ! Des meurtres à chaque page ! Bien sûr, quand j'avais envoyé le synopsis à DC, j'avais bien arrondi les angles – rappelle-toi, le Géant Vert et compagnie, je sais y faire ! [rires] J'avais bien insisté sur le fait que [prend une grosse voix] « au fond, Marshall Law et le Batman de notre monde se battent pour la même chose ! ». Puis, il y a 18 mois, ils nous ont répondu « Euh, désolé, finalement, on a changé d'avis. » et aussi, maintenant, ils se la jouent de plus en plus corporate, c'est de moins en moins DC Comics et de plus en plus Warner et il ne faut surtout pas jouer avec les personnages sous licence. Pour être honnête, est-ce que quelqu'un s'amuserait à faire un truc pareil avec Astérix ? C'est un chouette personnage et il ne se prête pas vraiment à la satire... Bon, quoi qu'il en soit, Batman. Ça été passé à la broyeuse. J'ai toujours l'histoire dans un coin mais Kevin a vraiment eu les boules vis-à-vis de DC et je pense que même si DC changeait d'avis dans 5 ans – ce qui est possible vu comment les ventes de comics ne cessent de baisser, notamment du fait que les comics sont devenus si corporate – et disait à Kevin – perso, moi je serais partant – « On a changé d'avis, on veut bien faire cette histoire, maintenant », je pense – et je dirais la même chose si Kevin était présent – que Kevin est du genre rancunier [rires] et je ne pense pas qu'il aurait oublié et que sa réponse serait [NDT : Pat fait un geste inélégant impliquant son majeur]
Les comics « politiques » ont évolué avec le temps. Les années 80s évoquaient des régimes totalitaires, les années 90 et le début des années 2000 traitaient de théories du complot et aujourd'hui, on a l'impression d'un focus sur les dangers des technologies et l'influence des médias. Penses-tu que cette inflexion suggère un désintérêt général du public pour la politique ?
Pat Mills : C'est un très, très bon résumé de l'évolution des choses et c'est très déprimant. [rires] Je pense que, oui, on est tous d'accord sur le fait que les gens et les jeunes en particulier se sont désintéressés de la politique car rien n'a véritablement changé, personne n'a l'air de se soucier de rien... Mais le changement est toujours venu de la jeunesse. Bien avant qu'on ne se retrouve avec un poids autour du cou, qu'il s'agisse d'un prêt étudiant, d'une hypothèque, d'enfants... Un jeune a encore l'opportunité de se dire « On peut changer les choses ». Il va falloir que quelque chose se produise, quelque chose qui incitera les gens à se dire « Hey, je vais écrire un truc à ce sujet » ou bien « Je vais dessiner un truc là-dessus ». En Grande-Bretagne, ça a été Thatcher. L'opposition à son égard, en particulier de la part des jeunes, suite à la Poll tax. Pour peu qu'un tel évènement, affectant les jeunes, se produisait et aussi qu'une histoire venait à paraître et à rencontrer un grand succès... Tu vois, je suis incapable de te citer un seul comics actuel qui aurait l'importance ou le caractère d'un Dark Knight, d'un Watchmen ou d'un Marshall Law, je n'en vois pas ! Peut-être que si, mais moi, je n'en vois pas. Et, au fond, ça signifie quoi ? Ça signifie qu'il n'y a pas de nouvelle énergie. Mais, imaginons que quelqu'un débarque avec une histoire du type de Watchmen, avec un aspect politique et qui se vendrait. Alors on peut-être quasi-certain qu'il y aurait d'innombrables imitations, tout le monde essaierait de faire de même. En Grande-Bretagne, on a eu Simon Bisley, qui a été le premier à faire des illustrations peintes et, tout d'un coup, tout le monde là-bas s'est mis à faire du Simon Bisley. Ça a aussi influencé nombre d'artistes aux États-Unis et en France. Et, donc, si on pouvait sortir aujourd'hui une histoire ayant un impact similaire alors, oui, ça pourrait faire bouger les choses. Je pense qu'un des obstacles à cela est les grands éditeurs ne prennent plus de risques, ils sont très corporate. Il y a peut-être des exceptions, mais je ne les connais pas. Par exemple, quand j'ai fait Requiem, avec Olivier Ledroit, c'était plutôt subversif. Dans chaque tome, quelqu'un est envoyé aux enfers ! [rires] Il nous reste encore deux tomes à réaliser et je crois qu'avec Olivier, on va être là à se dire « Bon, là on va mettre Tony Blair, Trump... » [rires] Je pense sincèrement qu'on a besoin de plus d'énergie critique.
Est-ce qu'il y a encore des sujets controversés restant à explorer, dans les comics ?
Pat Mills : Les possibilités sont infinies ! Et parmi celles-ci, il y en a une que je me suis attaché à explorer, essentiellement dans la série de textes que je co-écris avec Kevin O'Neill, Read Em and Weep. On a prévu de faire cinq ou six volumes et le premier, Serial Killer, vient de sortir – on verra, peut-être qu'on finira par en faire un comics. Et ce sujet, c'est la maltraitance des enfants. On a eu de gros scandales autour de ça, au Royaume-Uni. Je ne sais pas si tu as jamais entendu parler de ce type, Jimmy Saville [NDT: célèbre présentateur tv britannique, qui s'est retrouvé au cœur d'un scandale pédophile il y a quelques années de ça], mais il n'était que la face visible de l'iceberg. Ce type est forcément un pourri par excellence, on peut pas faire pire. C'est comme le kidnappeur d'enfants dans le Chitty-Chitty Bang-Bang de Roald Dahl, une menace envers les enfants. Ce genre de types font d'excellents vilains : on peut leur infliger des choses horribles et le public n'en applaudira que plus. Autant on peut trouver des excuses à certains criminels en se disant « Bon, peut-être qu'il a eu raison de braquer cette banque » mais là, non, « Crève, ordure ! » Je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas plus d'œuvres de fiction autour de ce genre de choses car beaucoup de lecteurs me disent qu'ils sont à la recherche de ces sujets-là. Pas la maltraitance en particulier mais les crimes vraiment abjects en général. Mais les médias généralistes sont très frileux vis-à-vis de ça. Quand il a fallu parler de l'affaire Saville, les médias ont dénoncé tel ou tel aspect de l'affaire mais ils se sont entendus pour soigneusement en éviter d'autres. Et Saville n'est pas un cas isolé, il y en a beaucoup d'autres dans le même cas. Il fait un bon vilain. Et les comics se doivent d'avoir des vilains dignes de ce nom.
Merci Pat !