L'histoire :
Jessica Jones est une jeune femme comme les autres ; elle fait ses courses et jette un coup d’œil à la presse féminine. "Les secrets des décolletés et des formes harmonieuses"... Mais il faut croire qu'elle a la poisse : lorsqu'elle repose le magasine, un type sort un calibre et braque le gérant de la supérette. Jess' Jones s'est jurée de ne plus utiliser ses super-pouvoirs depuis qu'elle a quitté les Vengeurs. Mais là, c'est un cas de force majeure et la petite frappe se retrouve hors d'état de nuire en deux secondes. Fatiguée par cet épisode, Jessica ne trouvera pas non plus le repos chez elle. A peine rentrée, elle tombe nez à nez avec Spider-Woman, qui semble en état de choc. Un bref dialogue s'instaure, Jess' étant furieuse qu'on se soit introduit chez elle, mais la Femme-Araignée s'enfuit et finit par heurter un building quelques rues plus loin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette fois-ci, Brian Michael Bendis et son personnage féminin nous entraînent dans un récit extrêmement sombre et violent. Là où les tomes précédents proposaient une trame psychologique, ou bien encore une critique sociale sous fond d’enquête policière, les cinq épisodes de ce volume agissent comme un électrochoc. Il faut dire que Mattie Franklin, la troisième Spider-Woman, est en pleine déchéance. Le scénariste prend en effet le parti de mettre en scène une camée Super-Héroïne (sans mauvais jeu de mots), devenue de surcroit l'objet sexuel de son dealer. Une vision choquante, amplifiée par le fait que Jessica va en prendre plein les dents. Pas de veine pour elle, puisque la dope qui circule décuple les forces de ceux qui la consomment... Dans ce contexte assez glauque, le graphisme de Mickaël Gaydos joue à plein, avec son encrage épais et ses larges aplats noirs. Ainsi, le visuel qu'il propose avec la complicité du coloriste ne fait qu'accroître l'angoisse qui gagne le lecteur. A noter : la pige de Mark Bagley, qui illustre avec son style mainstream un rêve où Jessica se souvient de sa période en costume... On ne le dira jamais assez, Alias est une série qu'on n'oublie pas une fois qu'on y a gouté. Pleinement addictif et absolument pas toxique !