L'histoire :
Lago, petite bourgade paisible de l’État de New-York. Ici, tout le monde semble vivre en harmonie, à ceci près qu'une immense pancarte jalonne l'entrée de la ville : "Please Rebecca, come back home". C'est précisément ce qui amène Jess' Jones à mener une enquête sur cette disparition inquiétante. La mère est légitimement désespérée, le père semble avoir sombré dans la plus grande déchéance, étant cloitré et alcoolisé à longueur de temps. Miss Jones se tourne alors vers les jeunes qui fréquentaient Rebecca. Celle-ci leur aurait prétendu avoir des pouvoirs comme ceux des mutants avant de disparaître...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après deux premiers tomes qui plongent le lecteur dans une ambiance polar aux aspects psychologiques, on retrouve Jessica Jones, qui officia parmi les Vengeurs en tant que Jewel, dans une Amérique rurale et surtout profondément conservatrice. Brian Michael Bendis passe ainsi à la moulinette les mentalités étriquées des "redneck". On note également une critique acerbe du pouvoir des prédicateurs, prompts à dénoncer ceux qui s'écartent du soit disant droit chemin, avec un représentant de l’Église faisant preuve d'une intolérance logique au regard de sa foi intégriste... Aussi, c'est un huis-clos à l'ambiance étouffante qui nous est ici proposé. Une nouvelle fois, le dessin de Gaydos illustre à merveille le propos et les déclinaisons chromatiques de Matt Hollingsworth régalent la rétine. Enfin, si le mystère plane toujours sur les origines des super-pouvoirs de Jessica et ce qui l'a amenée à quitter les Vengeurs, on a droit à un flashback "mainstream" et divertissant, dessiné par Mark Bagley et Rodney Ramos, qui fait référence à l'époque où elle portait un costume de Super. Pour conclure, voici encore un excellent tome !