L'histoire :
Il y a toujours beaucoup de monde au mont Rushmore. Les touristes affluent de partout. Un enfant remarque cependant quelque chose d’inhabituel et pointe le doigt dans sa direction. On dirait comme une sorte de filet rouge qui traverse l’air. Il a beau montrer cet étrange phénomène à ses parents, ils ne l’écoutent pas. Comme d’habitude, ils se disputent pour tout et pour rien. Comme d’habitude, son père a des ennuis au boulot et comme d’habitude, sa mère se plaint de manquer d’argent, qu’elle ne pourra pas payer les factures et qu’elle ne pourra pas nourrir tout le monde à terme. Comme d’habitude, ils ne l’écoutent pas et ne font pas attention à lui. Ils avaient dit, comme d’habitude, qu’ils venaient a cet endroit pour lui mais il est encore une fois délaissé. Pourtant, le trait rouge grandit dans le ciel et devient une immense brume qui recouvre tout le bas de la falaise. Les gens médusés regardent cet étrange spectacle. Mais pour ceux qui sont à l’intérieur, c’est pire : ils tombent comme des mouches et leur peau se désagrège lentement. Il ne faut pas longtemps avant que la panique explose. La foule se disperse en courant et en hurlant en essayant d’éviter ce nuage monstrueux. Comme d’habitude, papa essaie de le sauver mais c’est maman qui prend le relais car il se fait happer par la brume tueuse. Elle rentre à toute vitesse dans la voiture alors qu’au loin, c’est une hécatombe devant le mont Rushmore.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Must Have réédite un récit qui a fait date à plus d’un titre. D’abord parce qu’il marque l’entrée de Geoff Johns dans l’univers Marvel. Le scénariste phare de chez DC a l’époque reprend le flambeau des Avengers en 2003 après de longues années de création par Kurt Busiek. C’est aussi une première pour le Français Olivier Coipel qui signe ses débuts chez Marvel. Et le résultat est tout simplement bluffant. Tout droit sorti de l’animation, l’artiste talentueux a une maîtrise du rythme et du dynamisme rares et chacun de ses personnages est beau et charismatique, notamment Black Panther, plus impressionnant que jamais. On serait même tenté de dire que le dessin est plus beau et mieux réalisé que celui d’House of M qu’il dessinera deux ans après ce titre. L’atmosphère sombre et inquiétante qui transparaît à chaque page est magnifique et donne une dimension nouvelle à une menace qui va faire trembler les super-héros. Car au final, ce récit repose essentiellement sur cette attaque terrifiante qui secoue l’Amérique et qui témoigne de la peur d’une attaque terroriste, deux ans après l’attentat du World Trade Center. Une actualité profondément ancrée puisque l’on voit même le président Bush faire une apparition ! Quand on relit les premières pages, on redécouvre avec étonnement une préfiguration du virus de la COVID 19. Pendant les trois quart de l’album, c’est donc une succession d’événements apocalyptiques jusqu’à la révélation finale. Le tout est particulièrement impressionnant, renforçant les idéaux de solidarité et de protection des Avengers. Cela fait d’ailleurs du bien de voir des super-héros associés et soudés, bien loin des titres à venir où nos héros vont s’affronter les uns et les autres. Seul petit bémol : le final est un peu trop rapide et facilement résolu en comparaison avec le ton catastrophiste du comics. Néanmoins, on vous donne notre feu vert pour que vous possédiez Zone Rouge.
