L'histoire :
Batman et Robin quittent Gotham pour une île déserte où doit se tenir une réunion du club des héros, sous l’impulsion de John Mayhew, un multi millionnaire. Tous sont réunis dans le salon : le Paladin d’Albion, Frère Chiroptère, Corbeau Rouge, Dark Ranger, L’écuyère, Wingman, Gaucho, Le mousquetaire et Le légionnaire. Tous prennent progressivement place autour d’une table où chacun de leur nom est mentionné par une étiquette. L’écran de télé à proximité commence alors à diffuser des images effrayantes. Ils y voient un individu portant le visage visiblement arraché de John Mayhew leur annoncer qu’ils vont devoir résoudre de nombreuses énigmes sous peine de mourir les uns après les autres. Tous se dirigent à l’extérieur, mais leurs véhicules de locomotion explosent simultanément, les empêchant ainsi de quitter les lieux. Le légionnaire est le seul à ne pas avoir suivi les autres, il se rend dans une pièce faisant office de salle de contrôle, espérant ainsi en apprendre un peu plus sur l’identité du criminel. Il ne voit pas l’ombre de l’assassin derrière lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici un titre réellement inattendu ! Alors que les aventures de Batman consistent le plus clair du temps à faire affronter le justicier de Gotham et des ennemis retords tels le Joker, le scénariste Grant Morrison change aujourd’hui la donne ! Il s’inspire pour cela clairement du roman Les dix petits nègres d’Agatha Christie : l’écossais isole Batman et Robin sur une île avec d’autres super héros et parmi l’un d’eux, il y a un assassin ! Le récit est habile et durant les deux tiers du tome, on suit l’intrigue avec intérêt, essayant d’obtenir ici et là des indices sur l’identité du tueur. Les rebondissements sont bien trouvés et Morrison utilise les flashbacks à bon escient, ceux-ci venant renforcer les soupçons sur certains personnages. Le travail sur l’ambiance est fabuleux, enrichi par l’excellente prestation de J.H. Williams III. Ce dernier nous offre un découpage faramineux, se jouant des cadrages et des styles visuels. Il n’hésite pas à donner un côté rétro aux flashbacks et rend un véritable hommage à d’illustres dessinateurs, tels Neal Adams. Bref, avec une mécanique narrative bien huilée, Grant Morrison propose une histoire captivante complétée par un visuel maîtrisé d’un bout à l’autre du volet. Original et fortement conseillé !
