L'histoire :
John Reinhardt a été longtemps un inventeur brillant passionné par l'évolution et le futur mais alors qu'il n'a jamais vu ses idéaux se réaliser, il s'est isolé chez lui. Après plusieurs mois sans trouver le sommeil et en ressassant les maux qui le hantent, il décide de devenir le Doktor Sleepless, un savant fou dont le but est d'amener la population d'Heavenside à se rebeller. Pour réussir cette tâche, il engage une infirmière assez mystérieuse et commence par rééditer un de ses livres. Sing Watson, l'ancienne compagne de Reinhardt, tient une librairie à la mode. En réceptionnant un colis contenant des livres de son ex petit ami, elle se remet à penser à lui et s'interroge sur ce qu'il a pu devenir. Elle se rappelle entre autre les excentricités de John. Après une journée passée à coller diverses affiches un peu partout en ville, le Doktor Sleepless s'empare d'une fréquence de radio et y décrète diverses théories. Celles-ci trouvent bien vite un écho chez les auditeurs, quelle direction va prendre la société d'Heavenside ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Warren Ellis fait partie des scénaristes de comics qui font vendre des piles entières d'albums, à l'instar d'Alan Moore ou de Robert Kirkman. Après les inédits Ignition City, Anna Mercury et Gravel, un nouveau récit issu de l'éditeur américain Avatar est disponible. Doktor Sleepless est un titre toujours en cours de parution aux USA qui raconte les méfaits d'un savant fou porté sur l'avenir et qui choisit de partager son point de vue dans une émission de radio pirate. Avec un tel synopsis, on pense immédiatement que le protagoniste principal est un digne successeur de Spider Jerusalem, le héros déjanté de Transmetropolitan, mais malheureusement cela n'est pas le cas. Les qualificatifs pour décrire le Doktor sont assurément nihiliste, fou, excentrique et antipathique. Le récit est bavard et l'on a vraiment du mal à comprendre ce que veut faire Ellis. Souhaite-t-il juste provoquer les masses ? Imposer de nouvelles idées ? On se demande encore après la lecture de ce premier opus décevant. Les dessins d'Ivan Rodriguez sont encore un peu jeunes mais pour un premier essai, cela reste correct. Une mise en bouche qui donne la nausée et ne saurait convaincre ni les fans du scénariste ni les amateurs de récits barrés. Une déception.