L'histoire :
William Gravel est un sorcier. Mais pas n'importe lequel. Soldat engagé dans les troupes secrètes de choc de sa Majesté, il a été évincé du Sept Mineur, un groupe de magiciens qui l'ont cru mort. Son remplaçant a négocié son entrée dans ce cercle en amenant un fragment du Sigsand, un grimoire contenant ds sorts d'une puissance indicible. Mais Gravel n'a pas apprécié la manœuvre. Il réintègre le Sept Mineur et se venge de chacun de ses membres, reconstitue l'ensemble du mystérieux livre et est même invité à intégrer le Sept Majeur. Sa première mission sera de retrouver le meurtrier d'Avalon Lake qu'il remplace désormais. Il mène donc son enquête auprès de ceux qui l'ont promu parmi les plus hauts représentants de la magie d'Angleterre. Et ses deux premiers entretiens ont débouché sur un affrontement direct avec ses «collègues» du Sept Majeur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gravel a souffert jusqu'ici de l'effet «Canada Dry» : ça ressemble à du Hellblazer, ça a la couleur de John Constantine, mais c'est loin d'en avoir la saveur... Il faut dire que la rumeur dit que Warren Ellis avait quitté la célèbre série d'épouvante avec pas mal de matériel prêt à être publié. Quelques retouches par-ci par là et Gravel sortait du chapeau de l'auteur britannique. Après une tonalité assez gore, où tel le petit poucet, notre homme égrène les cadavres comme le bambin les cailloux blancs sur son chemin, la série adopte un rythme plus calme. Ces chapitres 14 à 17 marquent une tournure dans la narration et rompent avec la boucherie précédente. Ici, il est plus question d'une enquête psychologique, où chaque suspect est particulièrement dangereux, car détenteur d'une grande magie. Les clins d’œil à la mythologie anglo-saxonne sont, en toute logique, nombreux, comme par exemple la légende de Bolster et de Sainte Agnès... L'ambiance bascule donc du côté du thriller fantastique. Par ailleurs, comme tout magicien qui se respecte doit accomplir des missions, Gravel va non seulement devoir faire le ménage au sein du Sept Majeur qu'il vient d'intégrer, mais aussi reconstituer le Sept Mineur, qu'il a désintégré en effaçant de ce monde tous ses membres ! Le voici donc chef de casting, en charge de recruter des magiciens de son choix. Ça se lit sans peine, avec une voix-off assez plaisante qui permet de se familiariser avec la rugosité du caractère de Bill le magicien. Pour autant, la trame soulève rarement l'exaltation. Un peu comme le travail de Mark Wolfer : correct, même si on peut regretter le manque de travail sur les arrières-plans, régulièrement vides... Bref, sans révolutionner le comics, Gravel plaira aussi aux fans du genre, par son style brut et direct.