L'histoire :
Le policier vient donner la leçon aux enfants des rues et il leur interdit de jouer avec la bouche d’incendie. Matt ne peut pas s’en empêcher : pour amuser le groupe, il vole la matraque de l’officier dans son dos. Le cop est furieux mais l’enfant est malin : il a une capuche et il est agile comme un singe. Il grimpe sur les toits et sait très bien que pour éviter de se faire prendre et d’essuyer la colère de son père, il faut cacher sa prise. Il n’y a qu’un seul endroit possible pour Matt Murdock : la salle de boxe là où son père s’entraîne et réalise parfois de grands exploits. Son père Jack est un boxeur et quand il revient à la maison, il est empli de tristesse. Visiblement, ses blessures sont plus profondes et plus cachées que celles qu’il se fait à la salle et Matt doit souvent le consoler. Cependant, il est trop jeune pour comprendre que son père est coincé par la pègre. Victime de chantage, Jack n’a pas le choix et devient le chien de garde de Morales. Plutôt le pitbull car quand il est envoyé en mission pour réclamer de l’argent sale, il doit utiliser la force. Mais il n’a pas le choix car il sait que Morales peut s’en prendre à son fils. Alors, il fait promettre à Matt qu’il devienne quelqu’un de bien, en mémoire de sa mère. Un défi difficile à réaliser dans le quartier de Hell’s Ktichen.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Marvel les grandes sagas s’arrête désormais sur un personnage fascinant et à part dans le panthéon des super héros : Daredevil. Et encore une fois, c’est un casting de haut vol qui est à l'affiche avec des auteurs qui sont désormais des références mondialement connues : Frank Miller et John Romita Jr, excusez du peu. Ce tome est certainement l’un des meilleurs choix éditoriaux dans cette collection en forme d’anthologie. En effet, Frank Miller, en 1993, décide de revenir sur l'histoire du justicier de Hell’s Kitchen. L’occasion idéale donc de découvrir l’enfance du personnage, son accident terrible et la naissance d’un super héros aveugle aux sens surdéveloppés. C’est un peu comme si l’on lisait un Ultimate et Miller est assez malin pour rajouter des figures marquantes qu’il a lui même crées : le formateur froid Stick et la délurée Elektra. Ce mini run a toutefois une faiblesse : tout est rapidement condensé et parfois, la présentation de nouveaux éléments importants ou personnages arrive un peu de façon artificielle. Passé ce détail, on se délecte de l’écriture sombre et rugueuse de Miller. Son style colle parfaitement au personnage de Daredevil, un super héros solitaire et handicapé par la vie, luttant dans les bas fonds d’une ville sordide en proie au crime et à la perversité. On connaît la marque de fabrique de Miller : des phrases courtes, sèches, impitoyables comme le claquement assourdissant d’une balle. L’une des belles curiosités du tome est également de découvrir le style de Romita sous la direction de Frank Miller. On assiste à une étonnante mue de l’artiste qui garde son style caractéristique tout en imitant les hachures et l’audace du style de Miller. Cela donne un graphisme époustouflant avec des moments à couper le souffle- parfois sous forme de dessins pleine page- comme les nombreuses facéties d’Elektra, l’apparition violente du Caïd ou l’ombre inquiétante de Stick. Tout dans ce volume rappelle à quel point la fameuse série Netflix a du s'abreuver à cette source consacrée à Matt Murdock : un choix malin puisque la suite va bientôt sortir sur Disney+…