L'histoire :
79 morts lors de la tuerie à Sinaloa. Il est temps pour le seul rescapé de témoigner devant le Sénat. C’est l’effervescence dans la chambre du Sénat, tous les yeux sont braqués sur ce miraculé. Un homme bien étrange, d’ailleurs, puisqu’il porte une cagoule noire. A la demande du Sénateur, il l’enlève pour finalement dévoiler un autre masque rouge avec des cercles noirs autour des yeux. L’homme dit ne plus s’appeler Wade Wilson, mais Deadpool. Le Sénateur s’impatiente devant les traits d’humour du personnage qui dit être issu d’une bande dessinée. Cependant, il a une histoire à raconter et elle est longue. Il affirme faire partie d’une section particulière et secrète avec une équipe de choc : Bullseye spécialiste en tirs de précision, Domino pour la tactique, Silver Sable pour le combat au corps à corps et lui-même pour les situations extrêmes. Ils ont fait des ravages au Nicaragua avec une force aussi destructrice, mais le Sénateur ne comprend pas comment il ignore l’existence de cette équipe. Les caméras diffusent l’interrogatoire et plusieurs personnes commencent à paniquer : si Wilson raconte tout, il va créer de gros soucis internes !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne pouvait pas passer à côté d’un récit sur Deadpool dans la collection Marvel les grandes sagas. Une fois n’est pas coutume, il s’agit ici d’un One shot maintes fois réédité : Il faut sauver le soldat Wilson. Ce récit un peu à part dans la carrière décalée de Deadpool commence de façon totalement novatrice avec un drôle d’entretien entre le mercenaire fou et un sénateur américain d’importance. Ce n’est que le début d’une intrigue originale et prenante, qui nous balade totalement dans des fausses pistes et des leurres bien dans la veine d’un Deadpool affabulateur et farceur. Cependant, qu’on ne s’y trompe pas : l’histoire est superbement ficelée et bien plus fine et intelligente qu’il n’y parait. Parfois, les aventures de Deadpool n’ont ni queue ni tête... or ici, au contraire, le récit est très malin et aboutit à de beaux moments de surprises. Duane Swierczynski y ajoute une touche de politique corrosive. Lâcher Deadpool au milieu de grandes pontes américains, ça peut faire de sacrés dégâts ! On retrouve bien la patte du scénariste et sa vision désenchantée de la géopolitique, à l’instar de son œuvre sur Bloodshot. L’opus bénéfice en plus du dessin nerveux et inventif de Jason Pearson (qui réalise également de superbes couvertures). Ce dernier surfe habilement entre réalisme et caricature dans la représentation des personnages. Un excellent choix, donc, que ce récit marquant d’un personnage chouchou de chez Marvel.
