L'histoire :
De nuit sur le perron de sa maison en plein cœur du Wisconsin, un retraité est posté avec sa carabine entre les mains. En effet, sa femme a cru entendre un bruit inquiétant dehors mais apparemment ce n'est qu'une fausse alerte. Alors qu'il rentre dans la chambre, il découvre sous le lit conjugal un homme masqué, armé et arborant un sourire carnassier. Les victimes de ce psychopathe vêtu de blanc sont ensuite regroupées dans une ancienne piscine désaffectée, avec chacun sur le visage une visière connectée à une bombe. Pour sauver leur vie, c'est un combat à mort qui décidera des survivants de ce jeu cruel. À présent, c'est accompagné d'une armée de soldats soumis par la terreur qu'il compte bien semer le chaos à Los Angeles, notamment en ciblant un ancien policier qui vise le poste de maire. Suite à un braquage sanglant, Il récupère une énorme somme d'argent qu'il propose dans une vidéo de partager avec les habitants de la ville. Avec une prime de dix mille dollars pour chaque policier tué, la ville devient rapidement un coupe gorge pour les forces de l'ordre et l'enfer qui se déchaîne n'est que les prémices du plan diabolique de ce monstre sans limites...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2011, Mark Millar publiait en association avec le génial Steve Mcniven un titre qui fera couler beaucoup d'encre, et de l'encre couleur rouge sang. En effet, Nemesis va littéralement choquer une grande partie des lecteurs tant le scénariste y pousse alors la provocation à son paroxysme avec un titre ultra violent et dérangeant. C'est donc plus d'une décennie après ce premier opus controversé que le scénariste se décide enfin à exhumer son personnage sadique des cartons et lui offrir une nouvelle chance. Son approche du marché du comics a pas mal évolué en dix ans et il a bien compris qu'il ne pouvait plus écrire des récits aussi bruts et qu'il devait donc assouplir son message. Le résultat est une réussite car il parvient à imaginer un titre à la fois toujours profondément sombre et extrêmement agressif, mais avec cette fois-ci une histoire qui tient la route et qui fait sens. Pour la partie graphique, exit les balles à têtes creuses de McNiven, son arme est désormais chargée avec les munitions perforantes du dessinateur star du moment : Jorge Jimenez. Comme tout ce qu'il touche se transforme en bombe à fragmentation, le dessinateur espagnol découpe ses planches avec un dynamisme incroyable et beaucoup de classe. Ce titre reste quand même à tenir à distance des plus jeunes mais il tranche avec une efficacité mordante et vous laisse un agréable goût de sang sur la langue.
