L'histoire :
Eddie va se coucher tranquillement après avoir fait l'amour avec sa femme. Un soir comme un autre en somme ! Pourtant, deux étranges individus observent l'appartement sur le toit d'en face. L'un d'eux porte une baguette magique. Il sait que l'endroit où vit Eddie est protégé mais il y a toujours une solution. Il va manipuler l'enfant dans la chambre d'à côté pour qu'il fasse le travail à sa place. L'enfant est réveillé comme par enchantement. Il se dirige vers la cuisine et prend un long couteau. Alors que ses parents dorment, il assassine sans aucune pitié son père devant les yeux horrifiés de sa mère. Pendant ce temps, Cordelia Moonstone mène toujours une vie de fête, d'alcool, de sexe... et d'embrouilles ! Elle se retrouve dans une voiture de police sans même qu'elle se souvienne ce qu'elle a encore fait. Pas grave : elle se défait de ses menottes et sort de la voiture alors que les policiers sont encore en train de conduire ! Jonathan Moonstone, lui, est en plein spectacle de music-hall. Il finit par son tour préféré : il avale la balle qu'il reçoit d'une volontaire prise dans le public. Il discute dans les coulisses avec ses acolytes. Cette fois, la salle était plutôt bien remplie. Mais il va falloir faire d'autres soirées spéciales pour que le bouche à oreilles prenne. La conversation tourne court : le groupe apprend que Eddie a été assassiné ! Toute la famille et les membres de l'ordre vont se revoir pour la cérémonie de la baguette brisée. L'heure de régler ses comptes ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mark Millar revient dans un nouveau tour de magie dont lui seul a le secret. Sous le label Millarworld, voici son premier comics version Netflix (qui a racheté la maison de production du scénariste). On le sait : l'écossais est surement l'un des plus grands magiciens dans la production actuelle. Millar, c'est d'abord une histoire toujours prenante et haletante. Cette sombre affaire de meurtres et de règlements de comptes entre magiciens rivaux ne va pas vous lâcher ! La patte du scénariste, c'est aussi des références et des clins d'œil subtils. En effet, cette nouvelle intrigue nous plonge dans un univers à mi-chemin entre la magie d'Harry Potter et l'ambiance horrifique de Lovecraft. Les puissants mages armés de baguettes travaillent dans l'ombre et hors des regards des simples mortels, mais ils gravitent tous autour d'un livre interdit, plus terrifiant encore que le Necronomicon. Millar, c'est enfin un spectacle total, à la Houdini, rempli de surprises, de rebondissements, de coups de théâtre, de passages violents et qui donnent une sacrée claque. L'univers inédit chez lui de la magie lui permet de rendre tout possible, de sorte que chaque page réserve des moments incroyables et totalement sidérants. On s'attend à tout et même malgré cela, Millar parvient à nous surprendre. Le tour de prestidigitation est donc fabuleux, d'autant que l'artiste est accompagné d'Olivier Coipel. Le Français nous éblouit tant son dessin est beau, simple mais puissant, vivant et spectaculaire. On reste ébahi devant ses personnages au charisme fou et à l'élégance raffinée. Mais Coipel montre une nouvelle palette de son immense talent, en campant également des magiciens noirs sinistres et inquiétants, avec notamment l'effrayant tueur vénitien. Certaines planches sont parfois choc avec une violence que n'aurait pas renié John Romita Jr. Encore une nouvelle page enchanteresse dans la carrière de Millar !