L'histoire :
Après la guerre que se sont livrés les magiciens de l’Ordre de la Magie contre Madame Albany et le traitre Gabriel Moonstone se concluant sur le sacrifice de ce dernier, la paix règne de nouveau sur terre. Cordélia Moonstone est désormais la cheffe de l’Ordre sans pour autant faire injure à sa réputation de bonne vivante. Son frère Regan Moonstone élève seul sa nièce Rosetta et l’on découvre Francis King, ensorceleur aux allures de chanteur de rock qui sort juste de cure de désintox et qui doit visiblement regagner la confiance de l’Ordre de la Magie pour faire oublier ses frasques du passé. Malgré cette paix apparente, une nouvelle menace point le bout de sa baguette en la personne de Victor Korne, descendant de Soren Korne magicien dissident qui, il y a mille ans, affrontait déjà l’Ordre en voulant instaurer la suprématie de la magie pour asservir les moldus. Ne pouvant supporter la défaite de son aïeul, Victor parvient à rallier à sa cause les pires magiciens existants et va même tenter d’invoquer Othoul’endu, gigantesque créature destinée à tout détruire sur son passage.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome très réussi qui nous faisait nous familiariser avec l’Ordre et la famille Moonstone sous la magnifique plume d’Oliver Coipel très en forme, Millar remet le couvert cette fois-ci dessiné par Stuart Immonen (Empress). On retrouve avec plaisir cette famille de supers magiciens dans cet univers à la Harry Potter interdit aux moins de 18 ans, confrontée à une menace extérieure à l’Ordre. Suivant toujours la même recette alliant fantastique avec de très belles idées de tours à une violence très (trop ?) graphique, Millar nous tient en haleine dans cette confrontation où l’on sait que l’on doit se méfier des faux semblants et parvient à nous capter tout au long du récit. L’introduction de nouveaux personnages comme Francis King lui permet d’étoffer son univers même si les rebondissements liés à son addiction sont quelques peu attendus et au final, anecdotiques. L’antagoniste Simon Korne apparait comme le nouveau méchant de cette histoire mais nous intéresse moins que l’évocation de l’histoire ancestrale de l’Ordre de la magie qui laisse présager des spin-off au Moyen- Age… Au final, Magic Order tient sa force de cet univers de magie pour adultes et ses protagonistes attachants mais ce deuxième tome n’a pas la puissance émotionnelle qui existait dans le précédent opus, lié au drame intime qui se jouait au sein de la famille Moonstone. Même si Coipel avait placé la barre très haute, Immonen s’en sort plutôt bien et se révèle brillant dans les scènes d’action. Malgré tout, on sait déjà que le troisième tome aura un nouveau dessinateur : Gigi Cavenago. Est-ce une volonté de la part de Millar ou celui-ci finit-il par les épuise tous ? Mystère. Quoi qu’il en soit, ce nouvel album reste plaisant à lire et l’on attend la suite pour voir si l’univers continuera de faire évoluer ses personnages et ne se contentera pas de leur opposer de façon systématique un nouveau méchant plus fort que le précédent.
