L'histoire :
Peach Momoko est Japonaise mais c’est aux Etats-Unis et avec le monde des super-héros qu’elle va connaître la gloire. Tout démarre avec une illustration dans la revue d’horreur Girls and Corpses en 2015. Elle est alors invitée à un festival à Los Angeles. C’est le génial dessinateur Ady Granov qui va la pousser sur le devant de la scène en lui proposant de faire une variant cover de Marvel Rising. Dans le même temps, elle publie quatre vingt dix dessins de cartes d’un jeu Marvel. C’est le succès immédiat et elle devient une super star en peu de temps en décrochant le prix Eisner en 2021. Mais Peach Momoko n’est pas qu’une illustratrice au talent unique. Elle aime aussi raconter des histoires. Elle s’imprègne de l’univers des X-Men et réalise son premier Comic book avec Demon Days. Cette histoire ouvre la porte à un ailleurs jamais vu auparavant où les super-héros sont propulsés dans un monde nippon. Cette étonnant mélange fonctionne parfaitement et Peach Momoko pousse le concept un peu plus loin en réécrivant le célèbre Civil War dans Demon Wars. Elle publie ensuite un nouveau titre (encore inédit en France) : Ultimate X-Men. Une carrière déjà bien chargée !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est des artistes dont la rencontre foudroie d’entrée et qui fait totalement l’unanimité. Peach Momoko est certainement de cette trempe car voir pour la première fois l’une de ses créations pétrifie n’importe quel mortel. Il faut dire que son univers est si singulier et si puissant qu’on ne peut qu’être fasciné par son art unique. Panini a donc la bonne idée de lui rendre hommage à travers un art book qui publie les nombreuses couvertures qu’elle a réalisées. Il n’y a pas tout bien entendu mais c’est tout de même plus de 130 pages de bonheur absolu. Vous n’en croirez pas vos yeux tant chacune de ces pages est une œuvre d’art prodigieuse. L’ambivalence marque son style à commencer par cette étonnante fusion entre le style américain et japonais. Cela pourrait paraître artificiel et racoleur mais avec Momoko, c’est un procédé qui devient à la fois terriblement magique mais également absolument naturel. Voir nos personnages Marvel préférés changés en héroïne de manga ou en démons Yokai, c’est déjà un spectacle en soi. Mais ce n’est pas tout. Admirez la finesse du trait et des détails alliés à la violence brute de l’imaginaire. Momoko, c’est la poésie de l’horreur poussée à son paroxysme. Les gros yeux monstrueux, les tentacules ou les fluides dégoulinants, le sang qui gicle se fondent et viennent presque embellir la beauté des visages et la douceur de l’aquarelle. La composition et les choix des sujets sont à la fois d’une audace folle et d’une tendresse infinie. Même le crayonné préparatoire est d’une beauté envoûtante ! Quelques pages de texte expliquent l’inexplicable : le talent hors normes d’une artiste hors du commun.
