L'histoire :
Frankie est une adolescente, mais elle se sent garçon. Une nouvelle fois, il lui faut acheter une tenue, pour le concert dans lequel iel est percussionniste. Iel hésite beaucoup à prendre un costume d’homme… mais repart finalement du magasin avec une robe, ce qui fait plaisir à sa maman. La mère et la fille dégustent une glace au centre commercial, lorsqu’un accident tragique se produit. Les câbles qui tiennent une voiture de sport en suspension au-dessus des tables de bistrot cèdent ! Un chien prévient Frankie en aboyant juste à temps. In extremis, iel sauve sa maman qui se trouvait en-dessous une seconde auparavant. Lorsque Frankie et sa mère se relèvent, le chien a disparu. Le lendemain, Frankie rentre de l’école à pied lorsqu’iel rencontre un groupe d’ados, dont Austin, le grand frère de son ex meilleure copine de classe, Dallas. Austin se confronte au même chien qui l’a sauvé(e) la veille. Frankie s’interpose pour venir en aide au chien. Mais avec sa batte de baseball, Austin l’impressionne. Frankie tombe en arrière, lorsqu’iel cogne une racine d’arbre. Iel tombe dans les vapes. Quand iel se réveille, iel est dans un endroit hors du temps et immaculé de blanc. A ses côtés, le chien le-la réveille et l’emmène dans le grand palais blanc qui se trouve là. A l’étage, iel trouve un curieux casque à tête de chien sur un buste. Iel le coiffe et… iel peut désormais comprendre ce que disent les chiens !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce Chevalier du Patthéon venu des USA est un mélange de genres plutôt raté. Ça commence comme une chronique adolescente sur le sujet à la mode : les adolescents non-binaires. C’est le cas de Frankie, qui est métaboliquement une fille, mais qui se sent garçon. Et puis soudainement, par un procédé fumeux, iel se retrouve téléporté(e) dans le « Patthéon » des chiens, c’est-à-dire un monde parallèle éthéré et divin, qui lui permet de comprendre le monde sous une toute autre facette, grâce à un casque (à tête de chien) qui traduit ce que disent les chiens. Et tenez vous bien : un chien lui explique que les chiens protègent les humains contre les gremlins qui font rien qu’à leur pourrir l’existence et que les humains ne voient pas ! Oui oui, des gremlins, tout comme dans le film de Joe Dante ! En somme, vous venez de tomber dans une relecture super naïve de la lutte des anges, représentés par les chiens, contre les démons invisibles, les gremlins. Ah ! Et la quête d’identité sexuelle de Frankie, au fait ? Boarf… c’est un peu évoqué entre deux, mais bon. On comprend l’intention de Jeremy Whitley, qui imagine une motivation paranormale à l’altruisme canin envers l’humanité, à l’intention des jeunes lecteurs. Mais on reste pantois devant cette proposition de plan divin parallèle des chiens (le Patthéon), de casque traducteur chien-humain, de stéréotype primaire des gentils contre les méchants, du sujet de la non-binarité, le tout découpé en 11 chapitres comme autant d’aventures patchwork bancales dans un contexte cul-cul-la-praline. D’autant que le dessin de Bre Indigo est lui aussi souvent rapidement exécuté, avec des personnages cadrés majoritairement par-dessus des aplats colorés sans décors. Nos braves toutous ne méritent pas une explication aussi « débilissante » à leur dévouement.